Amazon dispose d’une plateforme d’autoédition dénommée Kindle Direct Publishing (1), plus souvent désignée sous sa plus simple abréviation KDP. Cette plateforme permet de publier des ebooks et des livres brochés.
Cette plateforme rencontrant un grand succès de nombreuses personnes ont ouvert un compte uniquement pour des raisons financières sans intention de concevoir et de publier une œuvre. Des débordements se sont ainsi créés et des sanctions telles que des suspensions ou des fermetures de comptes ont été appliquées.
Ces sanctions peuvent être prises sur le fondement des conditions générales de KDP (2). Comme le contenu de celles-ci est relativement large il semble que des sanctions sont aussi prises sur le fondement de textes destinés à expliquer ces conditions générales. Toutefois ces textes explicatifs peuvent eux également avoir un contenu large. A l’exception de cas véritablement « borderline » il peut donc y avoir des situations où des personnes peuvent craindre d’être elles aussi sanctionnées malgré leur bonne foi.
Il est donc important, pour éviter une sanction concernant un compte KDP, de connaître les règles à respecter. Pour cela il faut principalement s’attacher à comprendre celles qui sont relatives au contenu (3). Quatre règles existent à ce titre.
La première règle relative au contenu consiste à ne pas publier des éléments contraires à la loi. Il est difficile de faire plus large tant les lois sont nombreuses. Si KDP semble se concentrer principalement sur les atteintes aux droits d’auteur ou droit des marques d’autres situations sont sanctionnables. Concernant plus particulièrement le droit d’auteur KDP a publié une note complémentaire sur cette thématique (4).
La seconde règle relative au contenu impose de ne pas publier un contenu qui serait injurieux ou offensant. Ainsi il ne faut pas publier un discours haineux, il ne faut pas faire des encouragements portant sur la maltraitance ou l’exploitation des enfants, il ne faut pas non plus publier des contenus pornographiques ou qui font l’apologie du viol ou de la pédophilie. De même il ne faut pas faire la promotion du terrorisme.
La troisième règle relative au contenu consiste ne pas faire vivre aux clients une mauvaise expérience. Cette expression est particulièrement imprécise. Pour Amazon il semble qu’une mauvaise expérience correspond à un mécontentement du client par rapport au produit qu’il vient d’acheter. Ainsi une description erronée d’un produit qui induirait le client en erreur sur le contenu du livre serait de nature à induire le client en erreur. De même une mauvaise expérience des clients peut être illustrée par l’existence de plusieurs plaintes émanant de ceux-ci (5).
Afin de limiter les risques de créer du contenu qui ne ferait pas vivre aux clients une expérence positive, KPD a mis en ligne un guide de qualité du contenu Kindle (6). A la lecture de celui-ci on apprend plusieurs points sur lesquels il faut être attentif, notamment aux fautes de frappe, à la nécessité d’avoir des images claires et lisibles, à l’intérêt d’avoir une bonne mise en forme, à la prohibition d’un contenu trop court ou mal traduit, et même aux restrictions concernant la réutilisation de son propre contenu qui serait diffusé dans plusieurs ouvrages.
La quatrième règle relative au contenu concerne les données et les documents relevant du domaine public. KDP a publié une page explicative (7). KDP peut refuser un contenu relevant du domaine public s’il a déjà été publié sur KDP ou sur un autre site de vente au détail. Pour que KDP accepte une publication il faudrait que le contenu à publier soit différent du contenu déjà publié. Pour KDP cette différenciation peut résulter d’un apport personnel résultant d’une traduction originale, d’annotations qui doivent être uniques (KDP donne en exemple un contenu supplémentaire tel que guides d’étude, critiques littéraires, biographies détaillées ou contexte historique), ou d’illustrations.
Toutefois les quatre règles relatives au contenu ne sont pas les seules qu’il est nécessaire de respecter. D’autres règles peuvent entraîner une suspension ou une fermeture de compte.
Il en va ainsi de la règle de l’unicité du compte. Une personne ne peut avoir qu’un seul compte KDP. En cas de non respect de cette règle la sanction consiste en la clôture de la totalité des comptes détenus par une même personne.
On peut lire beaucoup de propos concernant les fermetures de compte pour cette raison. Certains couples affirment qu’ils ont été sanctionnés en raison d’une double possession de compte alors qu’ils avaient chacun un seul compte. KDP se serait trompé. Il est difficile de vérifier ce point toutefois normalement la règle est bien un compte par personne. Donc un couple devrait pouvoir détenir deux comptes. De même une personne morale devrait pouvoir détenir un compte.
Enfin il faut évoquer le cas particulier de KDP Select (8). Les personnes qui suivent ce programme s’engage à une exclusivité en faveur de KDP concernant le contenu publié sur cette plateforme. En conséquence lorsque cette exclusitivité n’est pas respectée le compte est fermé à titre de sanction.on s’engage à publier du contenu
Notes de bas de page :
(1) Accès à Kindle Direct Publishing.
(2) Consultation des conditions générales de KDP.
(3) Consultation des règles relatives au contenu.
(4) Consultation de la note relative aux droits d’auteurs.
(5) Le fait d’émettre de faux avis négatifs contre des concurrents peut être également sanctionné par KDP.
(6) Consultation du Guide de Qualité du Contenu Kindle.
(7) Consultation des explications de KDP concernant la publication d’un contenu appartenant au domaine public.
(8) Accès à KDP Select.