Les études juridiques et les professions juridiques imposent de prendre connaissance de très nombreuses données. Ceci entraîne une importante dépense de temps pour réunir ces données et pour lire celles-ci.
La lecture rapide à vocation à permettre de prendre connaissance plus rapidement des données écrites. Initialement développée pour les données consultables sur un support papier elle peut, avec des adaptations, être appliquée pour la lecture à l’écran.
Une des techniques qui revient souvent consiste à lire rapidement en se servant d’un stylo ou d’un doigt comme pointeur. Ce pointeur devrait suivre chaque ligne lors de la lecture, ce qui faciliterait celle-ci et donc améliorerait la vitesse de lecture. Cette technique pourrait être combinée avec d’autres pour encore accroître la vitesse de lecture. Ainsi il faudrait se concentrer sur la partie centrale d’une phrase et ignorer les premiers mots d’une phrase ainsi que les derniers. Le mouvement des yeux serait ainsi limité mais les premiers mots et les derniers mots de la phrases seraient malgré cela visualisés et le cerveau reconstituerait le sens de la phrase.
L’efficacité de cette technique est douteuse. Chacun est libre de l’essayer pour voir si elle lui convient. En l’état nous proposons de procéder autrement. Le but de la lecture rapide consiste à gagner du temps pour prendre connaissance de données. Pour parvenir à ce but nous proposons de limiter la documentation à lire. Nous proposons aussi de limiter la profondeur des données à lire. Nous estimons que la lecture rapide n’a pas la même chance d’atteindre son but pour des données non techniques et pour des données techniques. Nous poursuivrons en exposant que la lecture rapide ne doit pas être envisagée de la même façon pour un juriste débutant et pour un juriste expérimenté. Nous remarquerons que la lecture rapide peut être poussée jusqu’à son paroxysme qui consiste en une absence totale de lecture.
Table des matières
1) La lecture rapide impose de limiter la documentation à lire
Les juristes peuvent développer une tendance qui peut provoquer des effets secondaires désagréables. En effet afin d’être certain de ne pas rater une information particulièrement importante le juriste peut se livrer à une quête pratiquement sans fin des données. Il va multiplier la lecture d’articles, de manuels, de commentaires, de jurisprudences.
Si cette volonté de bien faire est louable, elle ne doit pas tomber dans l’excès. Il faut parvenir à se limiter dans ses recherches. Le problème c’est qu’il n’existe pas de limite fixe. Tout dépend de chaque situation particulière. Une solution pourrait être de se limiter à rechercher les éléments qui sont les plus cités par rapport à la thématique en cause, voire même de se restreindre à un nombre préalablement déterminé de façon quasiment arbitraire. Lorsqu’on se limite aux documents les plus cités on peut penser qu’il s’agit des « meilleurs » et qu’ils auront un apport plus importants que des documents plus secondaires.
Cette possibilité de limiter la documentation à lire peut s’appliquer lors d’une recherche de documentation juridique. Elle peut aussi être envisagée d’une façon plus large. En effet il est intéressant pour un juriste de conserver au jour le jour un regard sur l’évolution de la société et de l’actualité. Cela lui permet d’augmenter sa culture générale et sa connaissance de l’environnement dans lequel il évolue. Toutefois il faut restreindre ses sources. Il ne serait par exemple, si on envisage le cas de la presse généraliste, pas utile de consulter Le Monde, Le Figaro, Le Point, L’Express et d’autres. La consultation d’un seul suffit largement. De même un juriste qui s’intéresse au domaine sportif n’a pas à consulter une multitude de sites sportifs. Sauf exigence particulière il peut se limiter à celui de l’Equipe ou d’Eurosport.
2) La lecture rapide impose de limiter la profondeur des données à lire
Certains documents n’ont en réalité pas a être consultés en totalité. En effet il existe des supports ou des domaines pour lesquels les données n’ont qu’une qualité très faible. Ainsi il n’est pas rare que le contenu de certains articles ne soit d’aucune utilité. Seul le titre apporte une information. L’article en lui-même n’apporte rien, il ne fait qu’étayer le titre mais il n’a aucune valeur. Sont très souvent concernés par cette remarque les articles publiés dans la presse généraliste ou sportive.
3) La lecture rapide n’a pas la même efficacité pour les données non techniques et pour les données techniques
La lecture rapide est plus aisée lorsqu’elle ne porte pas sur des données techniques. Les articles publiés sur internet ainsi que ceux consultables dans des journaux « papiers » peuvent eux aussi donner lieu à une lecture rapide lorsqu’ils ne concernent pas des données techniques. Nous estimons que lorsque les données ne sont pas techniques la lecture peut être limitée dans une immense majorité des cas à une lecture des titres. Lorsqu’il s’agit d’un ouvrage dont le contenu n’est pas technique de nombreux passages peuvent être survolés.
Par contre lorsque la lecture doit porter sur des données techniques, ce qu’est le droit, la lecture rapide est dangereuse et doit de préférence être écartée. En effet les données techniques sont complexes. Elles imposent une plus grande concentration, une plus grande vigilance, une obligation de bien lire quitte à revenir en arrière pour comprendre le sens de chaque mot. Dans ce cas une lecture rapide serait catastrophique.
4) La lecture rapide ne doit pas être envisagée de la même façon pour un juriste débutant et pour un juriste expérimenté
Les juristes débutants vont avoir beaucoup de difficultés à lire des données juridiques même à une vitesse de lecture lente. En effet ils découvrent de nouveaux mots dans les manuels, dans les articles, dans les décisions de justice. Ils découvrent également des nouvelles formulations. Ils peuvent être perturbés par des mots qui ont un sens dans le langage commun et un autre dans le langage juridique. Il va leur être difficile de lire et de comprendre les décisions de justice, à tel point qu’il peut être nécessaire d’utiliser un stylo pour écrire des annotations en marge ou pour faire des repères dans la décision elle-même pour mieux l’assimiler. On ne peut en conséquence que conseiller à un juriste débutant de ne pas tenter de se livrer à une lecture rapide.
La situation est différente pour un juriste expérimenté. Il a l’habitude du langage juridique et des formulations propres au droit. Il est dans un domaine connu. La forme des décisions de justice ne le bloque pas. Les manuels, articles, décisions de justice sont des lectures habituelles pour lui. Il va donc nécessairement lire plus vite qu’un étudiant débutant. Il n’a pas besoin d’un pointeur pour cela. C’est simplement un acquis, il baigne dans son environnement. Toutefois sa vitesse habituelle peut être ralentie en présence d’un cas particulier, par exemple lorsqu’il doit prendre connaissance d’un nouveau texte dont le contenu est particulièrement obscur.
5) La lecture rapide poussée à son paroxysme : l’absence de lecture
S’il est des cas où il n’est pas nécessaire de lire toutes les données, il existe aussi des situations où il n’y a tout simplement pas de données à lire. En effet il est possible de recourir des supports audios. Ceci peut concerner des livres audios, mais aussi des vidéos disponibles sur internet, des émissions de radios ou de télévisions.
L’audio permet aussi de prendre connaissance de données, juridiques ou non selon les cas. Cela peut aussi permettre de réaliser d’autres choses pendant l’écoute. Selon la complexité du sujet en cause il faudra toutefois une concentration plus ou moins importante. Lorsque la concentration doit être intense on se retrouve alors de nouveau devant une obligation de ralentir pour comprendre et assimiler les propos tenus.