Les compagnies d’assurance automobiles font face à un défi croissant avec l’essor des véhicules électriques, dont les coûts de réparation élevés mettent en péril leurs bénéfices. Nous allons voir comment ces défis affectent le secteur de l’assurance automobile.
Les véhicules électriques (VE) gagnent en popularité, sous la pression du gouvernement pour ce qui concerne la situation en France. Cependant, pour les compagnies d’assurance, leur introduction sur le marché pose des problèmes inédits en matière de tarification et de gestion des risques.
1. Le coût des réparations élevé des voitures électriques
Le principal défi auquel sont confrontées les compagnies d’assurance est le coût élevé des réparations des véhicules électriques. Contrairement aux véhicules à moteur à combustion interne, les VE ont des composants spécifiques coûteux, en particulier leurs batteries. Même des accidents mineurs peuvent entraîner des coûts de réparation élevés, car les dommages aux batteries peuvent rendre un VE irréparable.
Selon l’Association of British Insurers (ABI), le coût des réparations automobiles a augmenté de 33 % au premier trimestre 2023 par rapport à 2022, contribuant ainsi à des primes annuelles record. En moyenne, les réparations de véhicules électriques coûtent environ un quart de plus que celles des véhicules thermiques, en grande partie en raison du coût élevé des batteries.
La position des batteries sous le plancher du véhicule les rend vulnérables aux dommages, même en cas d’accident mineur. Par conséquent, même des incidents anodins, tels que le franchissement d’un trottoir, peuvent provoquer des dommages importants. Cette vulnérabilité a conduit à la mise au rebut de certains VE pour des raisons de sécurité, malgré des dommages mineurs.
2. Impact sur les compagnies d’assurance
Face à ces défis, la première compagnie d’assurance britannique, John Lewis Financial Services, a pris la décision de suspendre temporairement l’acceptation de nouvelles demandes d’assurance pour les véhicules électriques et le renouvellement des contrats existants. Cette mesure vise à permettre une analyse approfondie des coûts et des risques associés aux VE. Cette analyse a été confiée à Covéa.
La batterie étant souvent l’élément le plus cher d’un VE, les primes d’assurance pour ces véhicules devraient également augmenter de manière significative. Aucune compagnie d’assurance ne souhaite opérer à perte, et il est prévisible que les tarifs d’assurance des VE augmenteront pour refléter les coûts de réparation plus élevés.
Les véhicules électriques posent des défis uniques aux compagnies d’assurance. Le coût élevé des réparations constitue une préoccupation majeure pour le secteur de l’assurance automobile.
Les assureurs vont probablement devoir réévaluer leurs politiques et leurs tarifs pour refléter les risques liés aux véhicules électriques, ce qui pourrait priver encore plus une partie de la population de disposer d’un véhicule électrique.
3. Pénurie de techniciens qualifiés
Comme si la situation des véhicules électriques n’étaient déjà pas suffisamment inquiétante, ajoutant qu’une pénurie de techniciens qualifiés pour effectuer ces réparations se profile à l’horizon. L’Institut de l’Industrie Automobile (IMI) estime qu’il pourrait y avoir une pénurie d’environ 16 000 mécaniciens qualifiés pour travailler sur les VE d’ici 2032, à mesure que le nombre de ces véhicules augmente.
La complexité des systèmes électriques des VE nécessite des compétences spécifiques en matière de réparation, et le manque de techniciens qualifiés peut entraîner des retards dans la réparation des véhicules endommagés.