Depuis sa création, la nature juridique exacte de l’Union européenne peut faire l’objet de discussions. Certains traits dont elle dispose peuvent en effet évoquer des natures différentes : confédération ou fédération principalement. Si l’on ne parvient pas à trancher entre ces différentes natures, on pourrait considérer être en présence d’une nature hybride. Toutefois, ces dernières années, sous l’impulsion de la présidente de la Commission européenne, Ursula Von der Leyen, l’Union européenne tend de plus en plus à écraser littéralement les pays membres et à les priver de toute autonomie pour tendre clairement vers l’instauration forcée et brutale d’un État fédéral.
On peut toutefois se demander si une autre forme politique ne pourrait pas se dessiner derrière la volonté de parvenir à la constitution d’un État fédéral, et cette forme politique serait un empire.
Certes, les empires ont officiellement disparu. Les empires austro-hongrois, ottomans, voire allemand si on estime qu’il s’agissait d’un empire, ont disparu suite à la Première Guerre mondiale. Les empires coloniaux quant à eux se sont disloqués avec la décolonisation.
Plus proche de nous, l’URSS, là aussi si on estime qu’il s’agissait d’un empire, s’est effondrée.
Actuellement, les USA peuvent être considérés comme constituant un empire, en raison de la puissance de ce pays, de sa taille, de son influence dans le monde. Pourraient également se voir reconnaître ce terme, à un degré moindre semble-t-il, la Russie et la Chine.
Il n’est pas exclu que sans l’affirmer haut et fort, l’Union européenne souhaite elle aussi devenir un empire et non seulement un État fédéral, qui ne serait ainsi qu’une étape dans son rêve de grandeur.
Ainsi, on voit bien que la Commission européenne ne tient absolument pas compte de la volonté des États membres et use de toutes les possibilités pour faire taire les voix dissidentes. La Commission européenne souhaite que ses choix s’appliquent à tous et partout. D’où des rêves d’immensités, critère essentiel pour la détermination d’un empire, où les limites de l’Union européenne pourraient dépasser la zone géographique naturelle de l’Europe, quitte à embrasser, tel le baiser de la mort ou celui de Judas, des pays qui pourraient potentiellement la détruire et dont les objectifs, pour des raisons historiques mais aussi culturelles, politiques et religieuses, sont clairement contraires aux siens. Tel est bien sûr en premier lieu le cas de la Turquie, dont l’adhésion est toujours en cours de discussions alors que ce pays, loin d’être un partenaire, pourrait plutôt être un adversaire voire un ennemi mortel.
Il est aussi possible de voir la volonté hégémonique de l’Union européenne dans ses efforts pour contrôler les esprits. Ceci est particulièrement observable avec le désir actuel de Thierry Breton d’au minimum faire taire le réseau social X d’Elon Musk voire de détruire l’ex-Twitter. L’empire européen ne saurait en effet supporter la tenue de propos non avalisés par ses soins sur son territoire et même au-delà, autrement dit sur la terre entière.
Intéressant… L’Allemagne et l’Autriche voulaient sanctionner X. Ils ne le peuvent pas. C’est le résultat d’un arrêt de la Cour de justice européenne.
Ces pays ne sont pas autorisés à prendre des mesures contre les services en ligne basés dans un autre État de l’UE. C’est ce… pic.twitter.com/nsX6Qm11q1— SILVANO TROTTA OFFICIEL (@silvano_trotta) December 29, 2023
La constitution d’un empire ne se fait pas avec de la soie et de la dentelle, mais plutôt dans la violence, quitte à détruire des peuples à l’instar de l’empire américain contre les Amérindiens. Ceci explique les actes inadmissibles de la Commission européenne contre des pays membres tels que la Pologne et la Hongrie, ainsi que, sur un autre plan et comme nous venons de le voir, contre X, l’ex-Twitter. Il faut écraser pour dominer.
Les empires, lorsqu’ils se répandent, ont naturellement tendance à englober diverses nationalités, ne serait-ce qu’en raison de la conquête de nouveaux pays. On peut là aussi faire une transposition avec la situation actuelle de l’Union européenne où la promotion de la diversité est clairement une préoccupation essentielle de la Commission européenne et de nombreux pays membres, en particulier de la France.
Les empires ont également bien souvent une vision messianique qui les guide ou qui justifie leur expansion. Ils rêvent de grandeur et de participer à l’accomplissement d’une mission qui les dépasse. Là aussi, on peut remarquer que les apôtres du développement de l’Union européenne se considèrent volontiers comme appartenant au « camp du bien ». Aveuglés par leurs propres illusions, ils se considèrent comme devant détruire « le mal », lequel émanerait de toutes personnes qui expriment d’autres opinions que les leurs.
Les empires justifient également leur existence par le fait qu’ils apportent nécessairement la paix. La conquête d’autres territoires, c’est « pour le bien » de l’humanité, puisque après la violence nécessaire, la paix désirée régnera pour le plus grand bonheur de tous. Il s’agit là d’une fable, et pour la période récente, il suffit de s’en rapporter aux USA continuellement en guerre. Quant à l’Union européenne, qui devait elle aussi apporter la paix, elle arme et finance l’Ukraine au détriment des ressortissants de ses pays membres qu’elle ruine consciencieusement. Le comportement volontiers « va-t-en-guerre » d’une partie de ses dirigeants, qui pour certains n’ont jamais porté l’uniforme, pourrait d’ailleurs dans l’avenir lui jouer des mauvais tours et l’exposer à une guerre sur son propre sol.
L’Union européenne nous semble ainsi non seulement souhaiter être pendant un temps un État fédéral, mais rêver plus tard de devenir un empire. Elle a pour cela de nombreux défis à relever. La soumission continuelle de ses propres dirigeants envers ceux des USA pourrait la mettre en difficulté pour parvenir à cet objectif si « la voix de son maître » lui intime de revenir à plus de réalité. L’Union européenne peut aussi avoir le plus grand mal à maîtriser la diversité dont elle assure la promotion, et telle Judas, cette diversité pourrait bien faire le nécessaire pour qu’elle décède. L’incompétence de ses dirigeants peut également la conduire au désastre, aussi bien au niveau économique et militaire. Les citoyens de ses États membres pourraient de même régler son sort tant l’Union européenne est devenue une véritable tyrannie pour la plupart d’entre eux.
Les empires meurent. L’Union européenne qui rêve d’en devenir un va mourir aussi. Espérons que cela soit le plus tôt possible pour limiter son pouvoir de nuisance.