Un article publié sur le site du Figaro révèle les résultats d’une étude menée par la Confédération des PME (CPME) sur la rémunération des dirigeants de TPE (très petites entreprises) et de PME (petites et moyennes entreprises) en 2022. Cette enquête, réalisée du 20 novembre 2023 au 17 décembre 2023, s’appuie sur les réponses de 133 dirigeants, tous membres de la Confédération des PME, qui ont répondu à un questionnaire en ligne.
Selon les résultats de l’étude, un dirigeant sur cinq de TPE-PME perçoit une rémunération mensuelle nette inférieure au SMIC, soit moins de 1400 euros. De plus, 31% des dirigeants ont une rémunération mensuelle comprise entre 1400 et 2600 euros, tandis que 25% ont une rémunération mensuelle entre 2600 et 4000 euros. Les 25% restants des dirigeants déclarent une rémunération mensuelle supérieure à 4000 euros.
Dans un communiqué de presse synthétisant les résultats, la Confédération des PME souligne que trois quarts des dirigeants de TPE et PME déclarent percevoir une rémunération mensuelle moyenne inférieure à 4 000 €, et qu’un dirigeant sur cinq gagne même moins qu’un SMIC. La Confédération des PME conclut en affirmant : « Le résultat est sans appel : non, les chefs d’entreprise ne s’en mettent pas plein les poches ! »
Le Figaro commente brièvement cette enquête, reprenant une dépêche de l’AFP précisant que « Au 1er janvier, le salaire minimum de croissance (SMIC) a été revalorisé de façon automatique de 1,13% du fait de la hausse des prix. Il est passé de 1383,08 euros nets mensuels à 1398,69 euros, soit une augmentation de 15,61 euros nets par mois ».
Quelques remarques peuvent être formulées. Tout d’abord, l’étude, basée uniquement sur les réponses d’une partie des adhérents de la Confédération des PME, ne donne pas d’indications sur la définition de la rémunération mensuelle retenue. Il aurait été intéressant d’obtenir des informations sur la prise en compte éventuelle des dividendes, proratisés le cas échéant. La distribution de dividendes dépend de la situation de la société et de la décision des associés, mais elle n’est pas systématique.
Il aurait également été utile de distinguer les réponses en fonction de la situation de chaque entreprise vis-à-vis de l’emploi, notamment si elles disposent de salariés ou non.
En outre, il serait intéressant de savoir si des micro-entrepreneurs, anciennement connus sous le nom d’autoentrepreneurs, sont adhérents à la Confédération des PME et ont répondu à cette enquête. En 2019, selon l’INSEE, le revenu moyen d’un micro-entrepreneur était de 590 euros.
Les montants indiqués dans l’étude doivent être pondérés dans un sens plus « appauvrissant » pour les dirigeants, car ceux-ci ne comptent souvent pas leurs heures. Ainsi, si un dirigeant et un salarié ont chacun une rémunération de même montant, le taux horaire d’un dirigeant serait plus faible que celui d’un salarié, compte tenu de l’investissement en temps.
Enfin, il est important de noter que l’État français, loin de simplifier la vie des dirigeants de TPE et PME, agit en réalité comme un frein, suscitant des interrogations sur sa préférence éventuelle pour des entreprises de plus grande envergure.