Les théories de Freud m’ont toujours semblé particulièrement fumeuses et ridicules, tout comme, plus largement, la psychanalyse dans son ensemble. Son obsession à tout ramener à l’enfance et à la sexualité, en plus de démontrer la vacuité de son discours, impose de se demander si cette personne n’avait pas lui-même un sacré problème de ce côté là.
La lecture il y a déjà de nombreuses années de l’ouvrage intitulé « Le livre noir de la psychanalyse » n’a fait que confirmer la conviction que j’avais déjà antérieurement à cette époque, à savoir que Freud et la psychanalyse c’est du vent et en plus du vent dangereux qu’il faut éviter à tout prix au risque de se voir emporter on ne sait où.
Ainsi, de mémoire, ce livre confirme que Freud n’est jamais parvenu à guérir ne serait-ce qu’une seule personne. Son seul talent serait un talent de conteur, il serait très doué pour raconter des fables que de nombreuses personnes ont cru. Son œuvre serait un vaste mensonge et la psychanalyse ne reposerait sur rien.
Oui mais voilà. Il se trouve que la justice française fait confiance à la psychanalyse et que des psychanalystes sont entendus par les juridictions à titre d’experts judiciaires. Les experts judiciaires qui pratiquent la psychanalyse peuvent donc avoir une influence sur l’issue d’un litige et sur les personnes concernées par ce dossier. Il y a là une situation anormale et particulièrement dangereuse pour la qualité de la justice et pour les personnes concernées par les décisions de justice, mais cette situation perdure.
Dans une tribune publiée le 22 octobre 2019 dans l’Obs soixante psychiatres et psychologues souhaitent y mettre un terme. Cette tribune a été lancée sous l’impulsion de la réalisatrice Sophie Robert qui mène un combat contre la psychanalyse depuis plusieurs années. A ce titre elle a déjà publié les documentaires « le Mur » en 2011 et « Le Phallus et le Néant » en 2018,
Les signataires de cette récente tribune estiment que la justice doit « changer la procédure de listage de ses experts pour en exclure tout référentiel psychanalytique dans l’intérêt de l’objectivité ». Ils parviennent à cette conclusion après avoir affirmé que dans les juridictions les psychanalystes « peuvent (…) émettre des expertises qui n’ont aucun fondement médical ni scientifique, en violation complète avec le code de la santé publique ». Ils dénoncent également les effets néfastes que subissent les personnes en raison de cette situation : « diagnostics fantaisistes et non reconnus par les nosographies internationales (…), non prise en compte des besoins des personnes handicapées ou des malades psychiatriques, exclusion scolaire et sociale, culpabilisation des victimes de violences sexuelles et des personnes qui les protègent (…).
Les psychiatres et psychologues signataires de cette tribune ne limitent toutefois pas celle-ci au seul cadre de la justice. En effet ils dénoncent également dans certaines universités un enseignement psychanalytique effectué d’une façon qui méprise la médecine et qui incite des étudiants « à contester le principe même de la démarche scientifique au motif que la science serait une croyance ». Ils s’insurgent également contre la manipulation de la psychiatrie et de la psychologie pour soutenir des dogmes prêtant « des intentions sexuelles aux bébés », ou affirmant « qu’un enfant puisse être consentant à un inceste ou un rapport sexuel avec un adulte », ou affirmant que « tout rapport sexuel serait du registre de la perversion et du rapport de force », ou prétendant « qu’un crime sexuel n’aurait pas de conséquence grave sur sa victime », ou encore déresponsabilisant les auteurs de violences sexuelles. Effectivement à lire ces dogmes on comprend aisément que toute personne censée ne souhaite aucunement les soutenir et désire la disparition de ceux-ci.
Pour aller plus loin :
Référence du livre noir de la psychanalyse : l« Le livre noir de la psychanalyse », Editions Les Arènes, Collection Documents, Sous la direction de Catherine Meyer, Principaux auteurs : Mikkel Borch-Jacobsen, Jean Cottraux, Didier Pleux, Jacques Van Rillaer, 01 septembre 2005, ISBN-10 : 2912485886, ISBN-13 : 978-2912485885.
Accès sur le site de l’Obs à la tribune des soixante psychiatres et psychologues qui veulent exclure la psychanalyse des tribunaux.