Je poursuis la sĂ©rie « Jâai lu un livre » avec un ouvrage de RĂ©gis Le Sommier, intitulĂ© « Jusquâau dernier Ukrainien, RĂ©cit dâun reporter de guerre ».
Comprendre le conflit entre lâUkraine et la Russie nâest pas une chose aisĂ©e en France, tant la dĂ©sinformation est importante et quasiment constante. Dans les mĂ©dias, le climat est nettement Ă la russophobie, Ă©touffant toute tentative dâapproche objective. Cette situation est quasiment gĂ©nĂ©ralisĂ©e en France, oĂč la haine des Russes transpire sur les plateaux, dans la presse Ă©crite, sur lâinternet et dans le monde politique.
En ce domaine, la championne toute catĂ©gorie est peut-ĂȘtre la chaine LCI, en particulier avec les Ă©missions en soirĂ©e de Darius Rochebin et dâEric Brunet. Le plateau de Darius Rochebin me semble constituer la pire source dâinformation, la palme Ă©tant lorsque Alla Poedie est prĂ©sente. Il est vrai que cette personne est de nationalitĂ© ukrainienne et quâelle peut donc lĂ©gitimement se sentir concernĂ©e par ce conflit, mĂȘme si elle vit en France depuis plus de trente ans, mais il appartient alors au prĂ©sentateur de la canaliser voire de ne plus lâinviter. Sur internet Slate.fr nous annonce chaque jour depuis le dĂ©but de la guerre que cette fois-ci câest le bon jour, les russes vont perdre, avec leurs armes constituĂ©es par des vieilles machines Ă laver. On attend toujours la rĂ©alisation concrĂšte de cette annonce.
Ă la dĂ©sinformation sâajoute une attitude indĂ©niablement va-t-en guerre. Alors que la plupart des commentateurs nâont jamais portĂ© lâuniforme, ou mĂȘme ont fui le port de lâuniforme, et nâont connaissance de la guerre quâĂ travers un Ă©cran en se reposant dans un confortable fauteuil, ceux-ci nâhĂ©siteraient nullement Ă engager notre armĂ©e dans un conflit ouvert contre la Russie, le plus dangereux de ces Ă©nergumĂšnes Ă©tant Emmanuel Macron lui-mĂȘme. Rappelons quâen cas de guerre, notre armĂ©e dispose de munitions pour trois jours de conflits et serait capable de ne tenir une ligne de front que sur une distance de 80 kilomĂštres, alors quâil me semble que la frontiĂšre entre lâUkraine et la Russie est de plus de 1000 kilomĂštres. MĂȘme si cette derniĂšre distance est Ă vĂ©rifier, il me semble quâil existe des rĂ©alitĂ©s quâil est bon de rappeler.
Il est donc important de sĂ©parer le bon grain de lâivraie. Lâouvrage de RĂ©gis le Sommier permet ainsi de prendre connaissance de rĂ©alitĂ©s le plus souvent occultĂ©es. Car contrairement aux journalistes de salon, RĂ©gis le Sommier est un journaliste de guerre. Il est allĂ© vĂ©ritablement sur le terrain. Il relate des faits rĂ©els. Câest ainsi quâil a rĂ©vĂ©lĂ©, alors que cela Ă©tait passĂ© sous silence dans les mĂ©dias mainstream, la prĂ©sence de militaires amĂ©ricains en Ukraine. Il nous permet Ă©galement de prendre connaissance dâune partie de lâexistence de personnes dâorigine française qui ont dĂ©cidĂ© dâaller se battre en Ukraine.
LâexpĂ©rience de RĂ©gis le Sommier lors de ce conflit prĂ©sente la particularitĂ© de sâĂȘtre passĂ©e auprĂšs de chacun des protagonistes directement concernĂ©s par ce conflit. En effet, il a vĂ©cu de chaque cĂŽtĂ© du front, alternativement avec les forces ukrainiennes puis avec les forces russes. Contrairement aux journalistes de salon, RĂ©gis le Sommier sait donc de quoi il parle lorsqu’il relate son expĂ©rience dans ce livre, alors que dâautres vivent dans un univers fantasmĂ©.
Dans cet ouvrage, RĂ©gis le Sommier nous relate la difficultĂ© de dĂ©battre sainement sur lâUkraine car lâambiance gĂ©nĂ©rale en France fait que lâon est immĂ©diatement classĂ© comme Ă©tant un pro-Poutine, ce qui nuit nĂ©cessairement Ă la qualitĂ© et Ă lâobjectivitĂ© des dĂ©bats.
Cet ouvrage nous permet de prendre conscience, si cela nâest pas dĂ©jĂ fait, que cette guerre nâest pas en rĂ©alitĂ© une guerre entre deux pays, mais plutĂŽt un affrontement entre lâOuest et lâEst, lâOccident souhaitant « se payer » la Russie.
Je recommande cet ouvrage Ă ceux qui dĂ©sirent dĂ©passer le discours quasiment officiel que lâon entend en France sur ce conflit en abordant ainsi des propos plus neutres et en prenant connaissance de faits rĂ©els qui se sont dĂ©roulĂ©s sur le terrain.
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