Souvenez vous, dans un article antérieur j’avais étudié le projet de Carrefour d’introduire le paiement en France avec la paume de la main en exposant les risques potentiels qu’il pouvait poser. Ce projet annoncé avec tambours et trompettes devait être testé dans un Carrefour Market situé dans le 6e arrondissement de Paris, à partir du 29 juillet.
Attitude et explications de Carrefour
Carrefour presque en catimini a décidé de reporter cette expérimentation de paiement avec la paume de la main jusqu’à une date non précisée. Je vous propose d’étudier pourquoi Carrefour a décidé de faire marche arrière.
Présenté comme pratique et porteur d’un avantage pour le Client avec un passage en caisse plus rapide, vous savez il s’agit là du fameux « c’est pour votre bien » qui permet de faire mieux passer la pilule, ce projet est donc reparti dans sa boite avec pertes et fracas.
Carrefour a présenté son changement d’optique comme constituant un simple report ultérieur pour des raisons d’agendas. Ce projet ne serait donc pas abandonné et pourrait revenir, ce qui serait une bien mauvaise nouvelle.
Autres explications possibles
Ceci étant nous ne sommes pas obligé de croire les propos de Carrefour. Derrière les problèmes d’agenda évoqués d’autres causes peuvent exister.
Ainsi l’annonce du lancement de cette expérimentation a été mal accueillie par une partie du public. Carrefour a peut-être considéré qu’une partie de sa clientèle préférerait aller à la concurrence au lieu d’accepter ce mode de paiement. L’explication au retrait de ce projet peut se trouver ici.
D’autres explications peuvent exister. Si la Commission nationale de l’informatique et des libertés a affirmé que les traitements biométriques ne nécessitent pas d’autorisation préalable, elle a néanmoins également indiqué qu’ils doivent être conformes au Règlement général sur la protection des données et qu’elle allait demander à Carrefour des précisions sur la conformité de son projet de paiement par la paume de la main avec les règles posées par le RGPD. Ainsi ce projet pouvait soit présenté des insuffisances par rapport au RGPD, soit Carrefour et la CNIL sont en discussion pour vérifier le bon respect du RGPD, discussion qui peut s’avérer complexe et chronophage.
Le futur des technologies de paiement biométriques
Malgré ce revers, il est probable que les tentatives pour instaurer des technologies de paiement biométriques vont se multiplier dans le futur, que ce soit avec le retour du projet de Carrefour, ou par la venue d’expérimentation concurrentes.