Pannes en série chez Stellantis : boîtes de vitesses et suspensions

Ces derniers mois, Stellantis, le géant automobile franco-italien, fait face à une vague de problèmes techniques et de rappels massifs qui entament sérieusement la confiance de ses clients. Des boîtes de vitesses défectueuses, des suspensions défaillantes et d’autres problèmes de sécurité impactent gravement la fiabilité de plusieurs modèles. Nous allons détailler les principaux soucis rencontrés par les propriétaires de véhicules Stellantis et analysons l’impact sur l’image et les performances financières du groupe.

1. Les défaillances de la boîte de vitesses e-DCS6

Stellantis fait face à une série de problèmes critiques avec sa récente boîte de vitesses e-DCS6, installée sur plusieurs modèles hybrides équipés de moteurs 48V. Des véhicules comme la Peugeot 3008, l’Opel Grandland ou la Citroën C5 Aircross ont été fortement impactés par des pannes de transmission dès les premiers kilomètres.

La boîte e-DCS6, développée en partenariat avec Punch Powertrain, est une transmission sophistiquée intégrant un moteur électrique. Contrairement aux systèmes à double embrayage classiques, cette boîte ne permet pas la présélection des rapports à l’avance, augmentant la complexité de son fonctionnement. Dès son lancement, des doutes avaient été émis sur sa fiabilité, et ces préoccupations semblent aujourd’hui justifiées.

Plusieurs propriétaires ont dû faire remplacer cette transmission après avoir parcouru moins de 150 kilomètres. Dans certains cas, même après le remplacement, d’autres dysfonctionnements sont survenus, laissant les clients sans solution rapide. En réponse à cette crise, Stellantis a initié une campagne de rappel afin de reprogrammer les calculateurs de la boîte e-DCS6, mais cela ne semble pas suffisant pour dissiper la méfiance des utilisateurs.

2. Problèmes de suspensions et de direction assistée

Outre les soucis liés à la transmission, Stellantis doit également faire face à des problèmes graves concernant les suspensions et la direction assistée de certains de ses véhicules. Plusieurs modèles Peugeot, notamment les Expert et Expert Traveller, ont été rappelés pour un défaut de montage des ressorts de suspension arrière. Ce défaut peut entraîner une perte de maniabilité et, dans les pires des cas, provoquer des accidents en raison du détachement de pièces sur la route.

Ces défaillances ne sont pas isolées. De récentes campagnes de rappel ont également affecté des modèles tels que la Peugeot 208, la DS 3, la Fiat 600, et les Opel Corsa et Mokka, toutes touchées par des fissures au niveau du moteur de direction. Ce type de problème expose les conducteurs à un risque accru d’accidents, notamment en cas de blocage soudain de la direction.

3. Un contexte difficile pour Stellantis : des rappels massifs et des retards de livraison

La situation ne s’améliore pas pour Stellantis, qui doit également gérer d’importants retards de livraison, notamment pour l’E-C3, son nouveau modèle électrique. Les contraintes sur les chaînes de production, couplées à des problèmes d’approvisionnement, ont conduit à des délais bien supérieurs aux prévisions, affectant encore davantage la réputation du groupe.

Ces retards s’ajoutent aux rappels massifs liés aux airbags Takata, déjà bien connus pour leurs dangers. En effet, plus de 250 000 véhicules, notamment des Citroën C3 et DS3, sont équipés d’airbags potentiellement mortels, capables de projeter des fragments métalliques en cas de déclenchement. Ce problème de longue date continue d’affecter Stellantis, malgré les efforts du groupe pour remplacer ces airbags avant la fin de 2024.

Encore pire, le tristement célèbre moteur Puretech 1.2 continue de faire enrager les utilisateurs, qui se retrouvent à la merci de pannes majeures, sans espoir de revendre leurs véhicules à des prix raisonnables.

4. Impact sur les objectifs financiers et la confiance des actionnaires

Ces graves problèmes de fiabilité et de sécurité pèsent lourdement sur les finances de Stellantis et sur son image. Alors que le groupe continue de subir les retombées de ces défaillances techniques et de ces rappels, la question reste ouverte quant à sa capacité à redresser la barre, d’autant que l’action du groupe a connu une chute significative à la bourse. Les performances financières du groupe pour 2024 sont loin d’atteindre les objectifs initialement fixés par Carlos Tavares, le PDG de Stellantis et certaines marques sont en particulières difficultés, ce qui est le cas de DS. Les pertes de confiance des clients et des actionnaires pourraient avoir des répercussions à long terme sur les perspectives de croissance du groupe, actuellement en situation délicate aussi bien sur le marché européen qu’américain.

5. Comment les propriétaires peuvent se protéger

Pour les propriétaires de modèles Stellantis, il est crucial de vérifier régulièrement si leur véhicule est soumis à des campagnes de rappel. En parallèle, il est recommandé de souscrire à des garanties supplémentaires pour se protéger contre les pannes imprévues, notamment sur des pièces critiques comme la boîte de vitesses ou les systèmes de suspension, en prenant soin de bien vérifier l’étendue des garanties et des exclusions.

6. Et maintenant

Stellantis se trouve à un tournant critique. Entre les pannes en série, les rappels massifs, les retards de livraison et la perte de confiance des consommateurs, le groupe doit impérativement réagir pour restaurer son image de marque. Les défaillances techniques sur les suspensions et les boîtes de vitesses, ainsi que les rappels de grande ampleur liés aux airbags et à la direction assistée, soulignent l’urgence d’une politique de contrôle qualité plus rigoureuse. Stellantis devra regagner la confiance de ses clients et de ses investisseurs, sous peine de voir la marque perdre des parts de marché face à des concurrents plus fiables. Quant aux propriétaires de véhicules, ils doivent rester vigilants et s’assurer que leurs voitures sont sécurisées et conformes aux dernières mises à jour techniques.

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