La Génération Z, composée de jeunes nés entre 1997 et 2012, commence à entrer massivement dans le monde du travail. Toutefois, de nombreux rapports indiquent que cette nouvelle génération semble avoir du mal à s’adapter aux exigences du marché professionnel. Un sondage récent publié par Intelligent.com révèle que 75 % des entreprises trouvent que les jeunes diplômés de cette génération ne répondent pas aux attentes. Est-ce un signe d’inaptitude, ou d’un besoin de réinvention dans notre manière de travailler ? Nous analysons les enjeux posés par l’arrivée de la Génération Z dans les entreprises, en prenant en compte différents aspects de leur relation avec le monde professionnel.
Table des matières
1. Un constat alarmant
Le sondage de Intelligent.com, mené auprès de 966 dirigeants, a révélé que 6 entreprises sur 10 ont dû licencier des jeunes diplômés cette année pour des raisons variées : manque de motivation, absence de professionnalisme, difficulté à gérer les charges de travail, et faible communication, autant d’éléments qui donnent à penser que la Génération Z d’inapte au travail.
Parmi les problématiques soulevées, les recruteurs évoquent souvent :
• Manque de motivation et d’initiative (50 %)
• Problèmes de communication (39 %)
• Absence de professionnalisme (46 %)
Ces traits dominants indiquent l’existence d’un fossé entre les attentes des employeurs et les réalités de cette génération.
2. Des licenciements en masse
Pour surmonter ces défaillances, Intelligent.com suggère que les entreprises prennent des mesures pour faciliter l’intégration de la Génération Z dans le monde du travail, notamment les suivantes :
• Mise en place de programmes de mentorat : Cela permet d’accompagner les jeunes dans leur intégration, en leur offrant des retours constructifs et un soutien.
• Formations en étiquette professionnelle : 9 dirigeants sur 10 estiment que les jeunes diplômés devraient suivre une formation pour mieux comprendre les dynamiques de l’entreprise.
• Onboarding formel : L’intégration des jeunes travailleurs avec des programmes structurés est essentielle pour leur donner une chance de réussir.
Toutefois cela pourrait ne pas être suffisant comme le montre la situation actuelle singularisée par des licenciements en masse de membres de la Génération Z malgré la mise en place de mesure d’aide pour favoriser l’intégration en entreprise. En effet, selon ce sondage, 79 % des entreprises ont dû placer ces employés sur des plans d’amélioration de la performance, et malgré ces efforts, 60 % d’entre elles ont fini par licencier certains de leurs employés de la Génération Z. Ces licenciements massifs posent également des questions sur les répercussions à long terme pour les entreprises, qui pourraient souffrir de cette incapacité à intégrer efficacement une nouvelle génération de travailleurs.
3. Les conséquences à long terme pour les entreprises
La Génération Z représente l’avenir de notre main-d’œuvre. Si cette génération échoue à s’adapter aux exigences du monde du travail, cela pourrait entraîner de graves conséquences pour l’économie occidentale. À l’heure où les entreprises doivent faire face à une concurrence mondiale féroce, notamment en provenance de pays comme la Chine, où la discipline et la productivité sont valorisées, la performance de la Génération Z pourrait être un facteur déterminant. Si l’incompétence règne en maître, nos entreprises courent au désastre.
Pour éviter cela les alternatives ne sont guère nombreuses. Il est nécessaire que la Génération Z parviennent à s’intégrer dans le monde du travail ou cas d’échec de cette intégration ce sont les entreprises qui devront s’adapter à cette génération pour tirer le meilleur de ses membres d’une façon innovante.
4. Produits recommandés sur la Génération Z
Pour mieux comprendre la Génération Z et ses défis dans le monde du travail, voici quelques livres et ressources disponibles sur Amazon qui offrent des perspectives précieuses. Que vous soyez dirigeant d’entreprise, manager, ou simplement curieux d’en savoir plus sur cette génération, ces ouvrages vous aideront à décrypter leurs comportements, leurs aspirations, et les stratégies pour les intégrer avec succès dans vos équipes :
• « Gen Z @ Work: How the Next Generation Is Transforming the Workplace » par David Stillman et Jonah Stillman
◦ Ce livre explore comment la Génération Z change le monde professionnel et ce que les entreprises doivent faire pour s’adapter à leurs attentes. Co-écrit par un père et son fils, qui appartient à cette génération, cet ouvrage offre une analyse riche et variée des forces et faiblesses des jeunes au travail.
• « The Generation Z Guide: The Complete Manual to Understand, Recruit and Lead the Next Generation » par Ryan Jenkins
◦ Un guide pratique qui fournit des outils pour recruter et diriger efficacement la Génération Z. Ce livre offre une vision claire des défis posés par cette génération et des solutions à mettre en place pour les aider à réussir.
• « Zconomy: How Gen Z Will Change the Future of Business—and What to Do About It » par Jason Dorsey et Denise Villa
◦ Cet ouvrage propose des idées concrètes sur l’impact que la Génération Z aura sur l’économie et les entreprises. Il offre également des recommandations pour adapter les stratégies marketing et RH à cette nouvelle génération de consommateurs et de travailleurs.
• « Meet Generation Z: Understanding and Reaching the New Post-Christian World » par James Emery White
◦ Un regard approfondi sur les valeurs et les croyances de la Génération Z, particulièrement dans le contexte de la culture moderne. Ce livre est une ressource utile pour ceux qui cherchent à comprendre l’évolution des normes sociales et religieuses parmi les jeunes.
Ces livres peuvent non seulement vous aider à mieux comprendre les spécificités de la Génération Z, mais également à identifier les leviers sur lesquels vous pouvez agir pour améliorer leur intégration au sein de vos équipes, tout en maximisant leur potentiel. N’hésitez pas à investir dans ces ressources pour mieux appréhender les changements à venir dans le monde du travail.
5. Le pire à venir ?
Les difficultés rencontrées avec la Génération Z pourraient n’être que le début d’un problème bien plus vaste. En effet, si l’on en croit les nombreux témoignages d’enseignants et les données récentes, une partie importante de cette génération ne maîtrise pas les compétences informatiques de base, pourtant essentielles dans le monde professionnel d’aujourd’hui. Cela va au-delà des compétences techniques : on parle ici de l’illectronisme, une forme d’analphabétisme numérique qui touche de nombreux jeunes. D’après une étude relayée par Radio Télévision Suisse (RTS), 30 % des jeunes âgés de 9 à 16 ans n’utilisent jamais ou presque jamais un ordinateur pour aller sur Internet, préférant leur smartphone ou leur tablette.
De nombreux enseignants sont surpris de constater que leurs élèves ne savaient pas envoyer un e-mail, ouvrir une pièce jointe, ou encore remplir un tableau Excel. Ces compétences, que l’on pourrait qualifier de basiques, sont pourtant essentielles dans l’univers professionnel.
Si la Génération Z, pourtant considérée comme « native numérique », montre déjà des signes inquiétants de décrochage numérique, qu’en sera-t-il de la Génération Alpha, ces enfants nés après 2010, qui grandissent dans un monde où smartphones et tablettes constituent les outils dominants au détriment des PC ? Cette génération, encore plus ancrée dans les usages récréatifs et sociaux du numérique, pourrait bien aggraver les difficultés observées chez la Génération Z lorsqu’elle commencera à entrer sur le marché du travail.
Des experts soulignent que l’usage récréatif des smartphones ne permet pas de développer les compétences bureautiques et professionnelles attendues dans un environnement de travail moderne. Avec l’arrivée de la Génération Alpha, cette tendance pourrait encore se renforcer, car ces jeunes grandissent souvent sans jamais avoir utilisé un ordinateur, se limitant à des interactions numériques via des écrans tactiles. Il a été constaté que même dans des lycées privés où les parents occupent des fonctions qualifiées, les jeunes ne sont pas plus à l’aise avec les outils numériques professionnels.
La question se pose alors : si la Génération Z peine déjà à s’adapter aux exigences du marché du travail, comment la Génération Alpha y parviendra-t-elle ? Si des mesures correctives ne sont pas rapidement prises dans les systèmes éducatifs pour renforcer les compétences numériques essentielles, nous pourrions assister à un affaiblissement global des compétences professionnelles des jeunes dans les années à venir. Les entreprises occidentales pourraient alors souffrir encore davantage, notamment face à la montée en puissance de la concurrence mondiale, avec des entreprises chinoises ou indiennes prêtes à conquérir de nouveaux marchés avec une main-d’œuvre mieux préparée.
Face à ce constat, l’enseignement du numérique doit être renforcé à tous les niveaux, et il est crucial d’intégrer l’informatique au quotidien dans les classes. Sans cela, la fracture numérique entre les générations risque de s’élargir encore davantage, rendant l’adaptation des futures générations au marché du travail de plus en plus compliquée. Pour prévenir une dégradation encore plus marquée avec la Génération Alpha, il est impératif que des mesures éducatives, notamment en matière d’informatique et de compétences bureautiques, soient mises en place dès le plus jeune âge.
6. Un potentiel inexploité : vers une fracture générationnelle ?
Notre pays est en train de se couper de plusieurs tranches d’âge, avec des répercussions potentiellement graves pour les entreprises. Alors que la Génération Z ne donne pas satisfaction aux yeux de nombreux employeurs, conduisant à des vagues de licenciements massifs, il est important de ne pas négliger les atouts qu’elle peut offrir. Ces jeunes sont très à l’aise avec les interfaces tactiles, les réseaux sociaux et certaines applications numériques modernes, ce qui témoigne d’une certaine agilité numérique, même si leurs compétences dans l’utilisation des ordinateurs classiques et des outils bureautiques peuvent être limitées. De plus, ils sont particulièrement sensibles aux enjeux environnementaux et sociaux, des sujets devenus centraux dans le monde des affaires. Ce sont des talents que les entreprises, si elles savent les encadrer et développer leurs compétences professionnelles, peuvent exploiter pour répondre aux défis contemporains.
En parallèle, les seniors qui perdent leur emploi souffrent eux aussi d’une forme de discrimination, notamment à l’embauche, en raison de leur âge. Alors que dans le passé, l’expérience était valorisée, elle est désormais perçue comme un inconvénient dans un monde où l’innovation prime sur l’expertise. Pourtant, les seniors apportent une expérience inestimable, une sagesse acquise au fil des années, ainsi qu’une meilleure gestion du stress face aux pressions du quotidien. Ce sont des qualités que les entreprises pourraient mettre à profit, notamment dans des rôles de mentorat ou de gestion de crise.
Il est donc crucial que les entreprises apprennent à tirer parti des qualités propres à chaque génération, plutôt que de se concentrer uniquement sur leurs différences. En effet, les seniors pourraient être les mieux placés pour encadrer et accompagner la Génération Z dans leur intégration au monde professionnel. Grâce à leur longue expérience et à leur capacité à gérer des situations complexes, ils peuvent jouer un rôle de mentor auprès des jeunes recrues, leur offrant non seulement un cadre mais aussi des conseils précieux pour naviguer dans les attentes professionnelles. Cette transmission intergénérationnelle pourrait, par exemple, permettre aux jeunes d’améliorer leurs compétences en communication ou de développer un usage plus professionnel des outils numériques. Cela permettrait de combler les lacunes perçues chez les jeunes employés, tout en renforçant la cohésion au sein des équipes.
La richesse d’une entreprise réside dans sa capacité à intégrer des talents de tous horizons et de tous âges, en tirant parti des forces spécifiques à chaque groupe d’âge, pour créer un environnement de travail plus dynamique, innovant et résilient. C’est en cultivant cette complémentarité et en favorisant l’entraide entre générations que nos entreprises avanceront, et non en attisant des guerres de générations.