Allocation de solidarité spécifique : maintien pour les chômeurs en fin de droits

En cette fin d’année 2024 les chômeurs en fin de droits vont être soulagé d’apprendre que l’allocation de solidarité spécifique (ASS), qui devait être supprimée dans le cadre des réformes de l’assurance chômage, sera finalement maintenue. Une décision attendue qui va apporter du soulagement à des milliers de personnes fragilisées, en particulier les demandeurs d’emploi de longue durée.

Mais qu’est-ce que l’ASS, pourquoi cette aide est-elle cruciale pour les personnes en fin de droits, et quels changements avaient été envisagés avant que la suppression ne soit annulée ? Nous allons faire le point sur cette question d’actualité, tout en vous apportant des informations clés sur l’importance de cette allocation.

1. Qu’est-ce que l’allocation de solidarité spécifique (ASS) ?

L’allocation de solidarité spécifique est une aide financière destinée aux demandeurs d’emploi en fin de droits, c’est-à-dire ceux qui ne sont plus éligibles à l’allocation de retour à l’emploi (ARE). Elle intervient lorsque le bénéficiaire a épuisé ses droits à l’indemnisation chômage.

L’ASS est versée à des conditions précises et permet aux personnes concernées de bénéficier d’un revenu d’appoint. Le montant de l’aide est actuellement de 19,01 euros par jour (soit environ 570 euros par mois), et elle est versée pour une durée de six mois, renouvelable sous certaines conditions.

Qui peut en bénéficier ?

• Les demandeurs d’emploi ayant épuisé leurs droits à l’ARE.

• Ceux dont les ressources sont inférieures à un plafond établi.

• En grande majorité, les bénéficiaires de l’ASS sont des personnes de plus de 50 ans, souvent confrontées à des difficultés spécifiques pour retrouver un emploi.

2. Le maintien de l’ASS : une décision attendue

Lors de son mandat en tant que Premier ministre, Gabriel Attal avait envisagé la suppression de l’ASS, avec l’idée de basculer ses bénéficiaires vers le Revenu de Solidarité Active (RSA). Ce projet visait à réduire le nombre d’aides sociales en les regroupant sous une seule et même prestation. Cependant, ce plan aurait pu pénaliser les bénéficiaires de l’ASS, notamment au niveau de leurs droits à la retraite, car les conditions du RSA diffèrent en termes de cotisations sociales.

Finalement, sous l’impulsion de la nouvelle ministre du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet, cette suppression a été abandonnée. « L’allocation de solidarité spécifique ne sera pas supprimée », a-t-elle confirmé dans une interview récente. Cette décision assure donc aux 245 000 allocataires de continuer à bénéficier de cette aide, cruciale pour leur survie financière.

3. Pourquoi l’ASS est essentielle pour les demandeurs d’emploi en fin de droits

L’ASS joue un rôle capital dans le quotidien de nombreux chômeurs, en particulier ceux âgés de plus de 50 ans. Cette tranche de la population fait souvent face à une recherche d’emploi plus longue et plus difficile que les jeunes actifs, en raison de l’âge et parfois des qualifications moins en phase avec le marché actuel. Les entreprises considèrent en outre désormais fréquemment que l’expérience est devenue un désavantage et donnent préférence à des personnes sans expérience même pour des postes d’encadrement, augmentant ainsi les difficultés de personnes de plus de 50 ans à trouver un nouveau travail.

Voici pourquoi cette aide est si importante :

Un soutien financier vital : Pour beaucoup, l’ASS est leur seule source de revenus. Sans cette allocation, ils seraient contraints de vivre sous le seuil de pauvreté. Environ 50 % des bénéficiaires de cette aide vivent dans cette situation.

Des conditions plus favorables que le RSA : Comparé au RSA, l’ASS est moins contraignante, notamment sur les critères d’activité. De plus, elle permet aux bénéficiaires de cotiser pour leur retraite, un point crucial pour les seniors.

Un filet de sécurité pendant la recherche d’emploi : L’ASS est renouvelable, offrant ainsi une aide continue pendant que les demandeurs d’emploi poursuivent leur recherche, sans les pousser dans une situation de précarité immédiate.

4. Les effets positifs du maintien de l’ASS

Le maintien de l’ASS est une bonne nouvelle à plusieurs niveaux. D’une part, il assure aux bénéficiaires de continuer à recevoir cette aide dans des conditions inchangées, mais il est aussi un signal fort envoyé aux personnes les plus vulnérables.

La décision de maintenir l’ASS montre que le gouvernement comprend l’importance de ne pas laisser une population déjà fragilisée sans soutien. Elle illustre aussi un changement d’orientation par rapport à certaines réformes qui auraient pu accentuer la précarité de ces individus, en les forçant à basculer vers une aide moins avantageuse comme le RSA.

5. Perspectives pour l’avenir et soutien aux demandeurs d’emploi seniors

Avec plus de 12 % de bénéficiaires en moins par rapport à l’année précédente, le nombre de personnes éligibles à l’ASS a légèrement diminué. Ce chiffre s’explique par la baisse continue du chômage global, mais aussi par les difficultés que rencontrent les chômeurs seniors pour retrouver un emploi durable.

Il est donc essentiel que des initiatives de soutien aux demandeurs d’emploi seniors soient mises en place parallèlement au maintien de l’ASS. Des formations adaptées, un accompagnement renforcé, et des mesures pour favoriser leur retour à l’emploi sont des pistes à explorer pour renforcer encore plus la sécurité financière de cette population.

6. Un soulagement pour les demandeurs d’emploi en fin de droits

Le maintien de l’allocation de solidarité spécifique est une victoire pour les demandeurs d’emploi qui dépendaient de cette aide pour vivre dignement. Alors que les réformes sociales sont souvent des sources de préoccupations, cette décision montre que des mesures peuvent être prises pour protéger les plus vulnérables.

Avec cette décision les bénéficiaires de l’ASS peuvent ainsi continuer à bénéficier d’un filet de sécurité crucial dans leur parcours vers un retour à l’emploi. Les perspectives de réforme future sur l’assurance chômage seront à surveiller, mais pour l’instant, les chômeurs en fin de droits peuvent pousser un ouf de soulagement.

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