Lorsque j’étais étudiant en droit j’avais pris l’habitude d’utiliser des cartes mentales pour comprendre des données juridiques et pour mémoriser les cours. Je ne connaissais pas à cette époque là le terme de carte mentale. Je considérais qu’il s’agissait de diagrammes ou de schémas, sans dénomination particulière. Internet n’était à cette époque pas répandu dans le grand public, il ne le sera qu’à la fin de mes études. Ainsi en raison de cette quasi impossibilité de prendre connaissance des données facilement accessibles de nos jours je ne savais pas que ces schémas correspondaient à une technique connue. Je n’en avais jamais vu auparavant. Ce n’est que des années plus tard que j’ai appris qu’il s’agissait en réalité de cartes mentales, technique dont l’ancienneté remonterait jusqu’à Aristote.
Table des matières
1) Présentation de la technique des cartes mentales
Les cartes mentales peuvent être désignées par d’autres termes : mind map, carte heuristique, carte cognitive, carte des idées. Dans tous les cas elles correspondent à un schéma. Elles permettent d’exposer un raisonnement sous la forme d’un diagramme. Elles sont constituées par des sortes de bulles, il peut s’agir d’une autre forme géométrique, qui comportent des mots et ces bulles sont reliées entre elles par des traits ou par des flèches. Cette combinaison permet d’obtenir une arborescence. Cette arborescence permet de voir graphiquement le développement d’un raisonnement.
La carte mentale peut être enrichie de différentes façons. Ainsi il est possible d’utiliser différentes couleurs ou d’ajouter des graphiques qui auront chacun une signification particulière. Par exemple pour signaler une issue désagréable on peut ajouter une image représentant un panneau de signalisation de danger, voire pourquoi pas une tête de mort ou un cercueil, images dont on comprend facilement le sens.
Les cartes mentales peuvent être faites à la main. C’est ainsi que je procédais lorsque j’étais étudiant étant dépourvu d’ordinateur pendant la majorité de mes études puis n’ayant pas les logiciels adéquats, dont je ne connaissais d’ailleurs même pas l’existence. A la main elles peuvent être réalisées sur une feuille de papier voire sur un paperboard, par exemple lors d’une séance de travail collectif. Les cartes mentales peuvent aussi être faites de façon informatique. Il est possible de combiner l’usage manuel et le recours à l’informatique. Ainsi une première trame peut être faite à la main puis transposée sur un support informatique.
Il est généralement considéré que les cartes mentales doivent disposer d’un point central. De ce point central vont partir diverses branches qui correspondent aux idées principales relatives à la thématique pour laquelle la carte mentale est utilisée. Chaque branche peut se diviser en d’autres branches plus fines qui constituent des sous-idées. Les branches doivent normalement tourner autour du point central, de la droite vers la gauche.
Ce sens de rotation est usuellement admis afin de faciliter la lecture de la carte, en particulier par autrui. Toutefois chaque carte mentale est unique. Elle doit correspondre à la façon de raisonner de son créateur. Dès lors si son créateur préfère le sens de rotation inverse il est libre d’y recourir. D’une façon générale une carte mentale claire pour son créateur peut l’être moins pour une autre personne mais cela n’a en réalité aucune importance car la carte mentale doit être faite pour les besoins de son créateur. Ceci doit toutefois être pondéré en cas de travail collaboratif ou s’il est prévu de diffuser cette carte mentale pour la partager avec d’autres personnes.
2) L’usage des cartes mentales pour les juristes
Les juristes aussi bien étudiants que professionnels peuvent avoir un intérêt à recourir aux cartes mentales. Les cartes mentales permettent de poser des idées, de comprendre une situation, d’envisager des solutions, de faciliter la mémorisation, de faire des résumés, d’écrire des livres. Elles couvrent un conséquence un champ d’application très large.
Toutes ces situations peuvent correspondre aux besoins des juristes. Sans vouloir être exhaustif tant les exemples pourraient être nombreux je me limiterais un à exemple pour un juriste professionnel et à un autre pour un étudiant en droit.
Ainsi un juriste professionnel confronté à un dossier peu compréhensible peut avoir intérêt à reconsidérer celui-ci avec des cartes mentales. Cela peut notamment lui permettre de poser clairement les éléments caractéristiques d’un dossier, de visualiser les arguments de la partie adverse et de voir comment répondre à ceux-ci et où se situent les points de faiblesse de l’adversaire.
Pour un étudiant en droit les cartes mentales peuvent lui permettre de transposer des notions juridiques sous une forme schématique afin de mieux les comprendre et de les mémoriser plus facilement. En effet cette forme peut être plus aisément assimilable par son cerveau que des pages entières.
Les mots insérés dans les bulles sont les mots-clefs, les mots importants, ce qu’il faut retenir. Ce sont les mots que certains psychologues décrivent comme étant des mots de rappel. En isolant ces mots sur la carte mentale et en illustrant la liaison de l’un à l’autre la mémorisation et la compréhension sont plus faciles. Les juristes ont beaucoup à gagner à recourir aux cartes mentales.
3) L’inconvénient des cartes mentales
J’encourage vivement les juristes à recourir à des cartes mentales. Les cartes mentales sont très utiles pour la structuration des idées mais je dois reconnaître qu’elles peuvent présenter un inconvénient de taille. En effet elles demandent du temps pour être conçues. Or selon les circonstances ce temps peut être amené à manquer.
Recourir à une carte mentale implique donc d’avoir un certain temps de disponible pour procéder à sa préparation. Dans une situation d’urgence le juriste peut donc être contraint de renoncer à cet outil pourtant précieux. Le mieux serait pourtant de parvenir à dégager du temps pour recourir aux cartes mentales.
4) Des ressources informatiques pour les cartes mentales
Il existe des logiciels de cartographie mentale destinés à faciliter la conception des cartes mentales. Certains doivent être téléchargés, d’autres sont disponibles en ligne.
Parmi les ressources disponibles il est possible de citer :
– Freemind : multiplateforme, fonctionne avec Java.
– FreePlane : fork de Freemind, semble toutefois avoir un développement plus rapide que Freemind.
– Framindmap : service proposé par Framasoft, utilisable en ligne.