🚗 Comment la voiture électrique court-circuite le marché du leasing automobile ⚡

Les véhicules électriques (VE) entraînent des bouleversements non seulement sur le marché de la vente d’automobiles mais également sur celui du leasing, ce qui pouvait sembler moins prévisible. Alors que les VE sont souvent perçus comme l’avenir de l’automobile, ils posent des défis significatifs aux sociétés de leasing, qui peinent à s’adapter à cette nouvelle réalité. Les répercussions de ces défis se font déjà sentir sur les prix des locations, même s’il est pour l’instant relativement contenu en France, menaçant ainsi l’accessibilité des VE pour de nombreux consommateurs.

L’émergence de la voiture électrique : une révolution avec des conséquences inattendues 🔋

Avec l’essor de la mobilité électrique, de plus en plus de consommateurs se tournent vers les véhicules électriques pour leurs avantages écologiques et économiques. Cependant, ce passage aux VE a introduit des complexités inattendues pour les sociétés de leasing.

Le leasing, un modèle de financement populaire qui permet aux consommateurs de louer un véhicule pour une durée déterminée moyennant un loyer mensuel, repose sur la capacité des sociétés à estimer la dépréciation du véhicule au fil du temps. Pour les véhicules thermiques, cette estimation est relativement prévisible, basée sur des décennies de données. En revanche, pour les VE, ces prédictions se révèlent beaucoup plus complexes.

La dépréciation des véhicules électriques : un casse-tête pour les loueurs 💸

L’un des principaux défis auxquels sont confrontées les sociétés de leasing est la dépréciation des véhicules électriques. La valeur résiduelle, c’est-à-dire le prix auquel un véhicule est revendu à la fin d’un contrat de leasing, est un facteur crucial pour déterminer le montant des loyers.

Or, les sociétés de leasing ont souvent du mal à estimer cette valeur pour les VE. Contrairement aux véhicules thermiques, les VE sont encore relativement nouveaux sur le marché, et leur valeur résiduelle est influencée par des facteurs tels que les évolutions technologiques rapides, la perception du public, et la durée de vie des batteries. Par exemple, si une nouvelle technologie de batterie est introduite, les modèles plus anciens peuvent voir leur valeur chuter drastiquement.

Cela a conduit à des pertes pour les sociétés de leasing lorsque les VE retournés au terme des contrats ne se vendent pas aussi bien que prévu sur le marché de l’occasion. Face à ces incertitudes, certaines entreprises ont commencé à augmenter les loyers des VE pour compenser les risques financiers accrus.

L’impact des fluctuations du marché de l’occasion 📉

Le marché de l’occasion des véhicules électriques n’est pas encore aussi mature que celui des véhicules thermiques. En conséquence, les VE retournés après un contrat de leasing ne trouvent pas toujours preneur au prix espéré, ce qui entraîne des pertes pour les sociétés de leasing. Ce manque de demande sur le marché secondaire pousse les loueurs à conserver les véhicules plus longtemps, en essayant de les remettre en leasing pour une deuxième, voire une troisième fois, afin d’amortir leur investissement initial.

Cependant, cette stratégie n’est pas sans risque. Le vieillissement des batteries et l’évolution rapide des technologies peuvent rendre ces véhicules moins attrayants pour les consommateurs, même à des prix réduits. De plus, la revente de ces véhicules à un prix inférieur peut aussi nuire à la perception de la valeur des véhicules électriques neufs.

Vers une flambée des loyers et un impact sur le marché automobile ? 🔥

En Europe, les aides gouvernementales qui ont largement soutenu l’adoption des VE sont en train de diminuer ou d’être supprimées dans certains pays. Cette réduction des subventions a des répercussions directes sur le marché du leasing, où les tarifs ont commencé à augmenter. Dans certains cas, les loyers des véhicules électriques ont doublé, rendant ces véhicules moins accessibles pour les particuliers et les entreprises.

Selon les données de marché de Dataforce pour Reuters, jusqu’à 80 % des VE neufs sont pris en leasing plutôt qu’en achat direct. Cette dépendance vis-à-vis des contrats de leasing met en lumière l’impact potentiel de l’augmentation des loyers : une hausse significative pourrait freiner l’adoption des véhicules électriques, un scénario préoccupant alors que les gouvernements cherchent à accélérer la transition vers une mobilité plus verte.

Même si elles recherchent des solutions financières avec les constructeurs, ce qui est plus aisé en présence de liens capitalistiques entre un constructeur et une société de leasing, les sociétés de leasing sont de plus en plus insistantes sur les risques financiers qu’elles encourent, notamment si des quotas plus stricts de véhicules électriques leur sont imposés par la Commission européenne. Elles craignent que l’augmentation des risques ne les oblige à augmenter encore davantage les loyers, ce qui pourrait ralentir l’adoption des VE et affecter l’ensemble du marché automobile, y compris les véhicules thermiques.