Les derniers mois ont vu l’émergence de nouveaux radars. Leur objectif n’est pas de détecter les excès de vitesse ou les infractions classiques. Ces radars de covoiturage font leur apparition sur les voies réservées aux covoitureurs, marquant une nouvelle approche pour réguler l’utilisation de ces voies dédiées au covoiturage.
1. Les voies réservées au covoiturage : un changement dans le paysage routier français
Les voies réservées au covoiturage ont commencé à émerger ces derniers mois, motivées par le désir de fluidifier le trafic sur des axes régulièrement congestionnés et de promouvoir des alternatives de transport plus écologiques. Arborant un nouveau panneau « voie réservée à certaines catégories de véhicules dont le covoiturage (VR2+ ou VR3+) », ces voies sont signalées par un simple losange blanc sur fond bleu.
Les premières expérimentations ont montré que de nombreux conducteurs empruntaient ces voies sans respecter la règle fondamentale du covoiturage : le partage du véhicule avec au moins un autre passager. En réponse, l’État a décidé, depuis septembre 2023 et pour une période pilote de deux ans, d’adopter une approche de « contrôle-sanction » pour s’assurer du respect de ces nouvelles règles de circulation. Les contrevenants risquent désormais une amende de 135 euros.
2. Les radars de covoiturage : un regard sur la technologie
L’entreprise Pryntec, basée en Bourgogne, a joué un rôle central dans le développement de ces radars. Chacun d’entre eux est équipé d’un système d’exploitation, d’une connexion réseau, d’un logiciel alimenté par l’intelligence artificielle et de capteurs LAPI (lecture automatique de plaques d’immatriculation). Leur fonctionnement repose sur des algorithmes d’IA qui comptent le nombre de passagers à bord, vérifient les vignettes Crit’Air et catégorisent les véhicules.
Si un véhicule est repéré circulant seul sur la voie de covoiturage, les radars déclenchent un message sur les panneaux routiers pour informer les conducteurs qu’ils ne respectent pas les règles en vigueur. De plus, ces radars sont conçus pour détecter les tentatives de tricherie, telles que l’utilisation de mannequins ou de poupées gonflables pour simuler la présence de passagers.
3. Mise en pratique à Lille : des amendes pour les contrevenants
Dans une phase initiale de pédagogie, les voies réservées au covoiturage ont été mises en place autour de grandes métropoles françaises. À Lille, sur l’autoroute A1, les premières amendes ont commencé à être distribuées. Des caméras intégrées aux casques des CRS enregistrent les plaques d’immatriculation des véhicules en infraction, permettant une verbalisation ultérieure. Ces amendes de 135 euros, sans retrait de points, sont envoyées aux conducteurs contrevenants. A Lille ce dispositif est opérationnel au moins jusqu’en juillet prochain.
Source : Tf1info.