Alors que l’Union européenne est souvent critiquée pour son incapacité à tenir ses promesses politiques, Donald Trump se distingue par un engagement sans faille à respecter ses propres engagements. Son respect des promesses faites lors de sa campagne électorale, qu’il met en œuvre sans relâche, contraste profondément avec la tendance fréquente des dirigeants européens à abandonner ou oublier leurs propres promesses après leur élection. Depuis son retour au pouvoir en 2024, Donald Trump a pris tellement d’initiatives que cela peut donner le tournis. Nous allons nous intéresser plus spécifiquement à deux d’entre elles : la recherche de la paix et la défense des intérêts nationaux.
Table des matières
1. Donald Trump : la paix qui dérange
Avant même de parvenir à être réélu, Donald Trump s’est engagé pendant sa campagne électorale à mettre fin au conflit en Ukraine, affirmant qu’il pourrait négocier une issue favorable en un temps record. Ses initiatives pour y parvenir ne doivent donc pas étonner ; elles s’inscrivent dans le droit fil de ses engagements électoraux.
Cependant, pour parvenir à une solution négociée sans destruction totale de l’un des protagonistes, il est difficile de ne pas tenir compte de la réalité du terrain et des rapports de force en place. Pour Donald Trump, la persistance de ce conflit ne fait que prolonger des souffrances humaines et entraîner des morts inutiles, un fait qu’il juge inacceptable.

Par contraste, l’Union européenne et les dirigeants de plusieurs États membres, Ursula von der Leyen (qui n’a juridiquement aucune compétence dans le domaine militaire) et Emmanuel Macron en tête, affichent une attitude bien plus belliciste. Cela est d’autant plus dangereux qu’ils ne disposent pas des moyens de leurs propos. À l’exception de certains dirigeants, comme Giorgia Meloni, les responsables européens donnent l’impression d’être prêts à entraîner les pays européens dans une fuite en avant qui ne peut qu’être dramatique.L’expérience nous enseigne que l’Union européenne se sert de chaque crise pour accroître ses pouvoirs au détriment des États membres, la période covidienne en étant un exemple éloquent. La volonté affichée de parvenir à une défense européenne, voire à une armée européenne, peut s’inscrire parfaitement dans ce processus, constituant un jalon de plus sur la voie devant mener à l’instauration d’un régime fédéraliste non souhaité par le peuple mais fantasmé par ses dirigeants.
Face à l’évolution de la politique de défense américaine et à l’annonce du retrait progressif de l’engagement direct des États-Unis en Europe, les pays européens manifestent une volonté de se réarmer. Cette situation pourrait représenter une opportunité unique pour l’industrie de défense française de renforcer sa position sur le marché militaire européen, mais elle constitue également un véritable test pour l’Union européenne. Les États membres vont-ils privilégier l’achat de Rafales ou opter pour des F-35 et d’autres équipements militaires américains, alors que la France ne produit plus de tanks, a abandonné le FAMAS au profit de fusils allemands et externalise la production d’uniformes et d’autres matériels à des fournisseurs étrangers, sans même parler des projets MGCS (char du futur, projet franco-allemand) et SCAF (système de combat aérien du futur – projet franco-allemand, espagnol et belge) prévus à plus long terme, avec une collaboration entre la France et l’Allemagne qui semble difficile ? La réponse semble malheureusement déjà évidente. Nous faisons face à plusieurs décennies de négligence de la part de nos dirigeants, qui ont longtemps cru à la fable de la fin de l’histoire, pensant que la guerre était une chose du passé. Alors que gouverner, c’est prévoir, nos dirigeants n’ont rien prévu.
2. La défense des intérêts nationaux
La défense des intérêts nationaux a toujours été l’un des piliers de la politique de Donald Trump, un objectif qu’il a clairement réaffirmé lors de sa campagne pour sa réélection. Il n’est donc guère surprenant qu’il poursuive dans cette voie. Pourtant, les dirigeants européens semblent découvrir cette réalité avec stupeur, comme s’ils en étaient pris au dépourvu.
Depuis son retour à la présidence, Donald Trump a mis en œuvre plusieurs politiques visant à protéger et promouvoir les intérêts des États-Unis. Parmi ses actions notables figurent la création d’une réserve stratégique de bitcoins, l’imposition de tarifs douaniers sur des produits en provenance de pays comme le Mexique, la Chine et le Canada, ainsi que le retrait des États-Unis de l’Accord de Paris sur le climat, de l’Organisation mondiale de la santé et du Conseil des droits de l’homme des Nations unies. Ces mesures s’inscrivent dans la vision plus large du « America First », qui recentre les priorités sur les besoins et les préoccupations des citoyens américains. C’est à l’aune de ce précepte qu’il faut comprendre la volonté de Donald Trump de réduire les engagements internationaux des États-Unis lorsqu’il les estime contraires aux intérêts nationaux.
L’attitude de Donald Trump s’inscrit parfaitement dans le sens de la citation, souvent attribuée à Charles de Gaulle : « Les États n’ont pas d’amis, ils n’ont que des intérêts. » Nos « amis américains » n’ont jamais été un soutien infaillible et indéfectible envers la France. À titre d’exemple, entre les deux guerres mondiales, leur politique internationale a souvent favorisé des choix qui, loin de soutenir les alliés européens, ont contribué à renforcer l’Allemagne au détriment de la France. Cette dynamique a eu des conséquences dramatiques pour l’Europe, comme le démontre Gérard Araud dans son livre Nous étions seuls (lisez notre article antérieur relatif à ce livre). Plus récemment, en 2021, la présidence Biden a torpillé la vente par la France de douze sous-marins de classe Attack à l’Australie, illustrant une fois de plus que les intérêts américains priment toujours sur toute forme d’alliance.
La défense des intérêts nationaux nous offre un autre contraste saisissant. Si Trump se concentre sur la défense des intérêts américains de manière directe et parfois unilatérale, certains dirigeants européens semblent privilégier des décisions favorisant l’Union européenne dans son ensemble, parfois au détriment des intérêts spécifiques de leurs propres pays. Cela est particulièrement visible en France. La politique énergétique de l’Union européenne a entraîné une hausse des prix de l’énergie, affectant à la fois la compétitivité de l’industrie française et le pouvoir d’achat des citoyens. De plus, les politiques migratoires européennes ont mis à rude épreuve les ressources et les infrastructures du pays. Tandis que Donald Trump met l’accent sur la défense des intérêts américains, quitte à adopter des positions unilatérales, les dirigeants européens, à quelques exceptions près, privilégient des politiques supranationales qui semblent déconnectées des préoccupations de leurs citoyens.
3. L’Europe à la croisée des chemins
Déconcertée par les bouleversements géopolitiques, les initiatives rapides de Donald Trump et la dureté de certaines de ses positions, l’Union européenne se trouve aujourd’hui à un tournant majeur de son histoire. Les dirigeants européens semblent dépassés par les événements, pris dans un tourbillon sur lequel ils n’ont aucune prise réelle.
Face à la situation en Ukraine, l’Union européenne se trouve dans une position d’incertitude où plusieurs scénarios sont possibles, chacun avec ses conséquences. D’une part, l’Europe pourrait se résigner à cesser de contester la nécessité de parvenir à un accord de paix tenant compte de la réalité du terrain. D’autre part, une fuite en avant belliciste semble tout aussi probable, si l’on se fie à la tendance de certains dirigeants européens à encourager une escalade sans fin, échappant à tout contrôle rationnel et risquant de plonger le continent dans une spirale de violence destructrice.
Les institutions européennes pourraient, dans cette crise, voir une occasion de renforcer leur pouvoir et de hâter la construction d’un État fédéral. En exploitant la peur de l’insécurité et la volonté de créer une défense commune, l’UE pourrait franchir des étapes décisives sur la voie d’une centralisation accrue, devenant une structure de plus en plus éloignée des préoccupations et des besoins réels de ses citoyens. Cependant, cette dynamique pourrait également entraîner l’éclatement de l’Union, confrontée à ses propres contradictions. L’Europe pourrait être fragilisée de l’intérieur par des citoyens qui n’en peuvent plus de politiques qui semblent déconnectées de la réalité, ou par des pays comme l’Italie ou la Hongrie, qui expriment de plus en plus de réserves à l’égard d’une attitude guerrière et d’une orientation fédéraliste. À ce stade, rien n’est joué, et les tensions internes risquent de déstabiliser davantage le projet européen.
De nouveau, nous devons noter un fort contraste entre l’Union européenne et les États-Unis, qui insufflent aujourd’hui une dynamique nouvelle aux relations internationales. Contrairement à l’Europe, les États-Unis agissent au lieu de subir. Leur engagement face à des crises mondiales comme la situation en Israël illustre une volonté de peser sur les événements et de redéfinir des alliances et des rapports de force.
Les États-Unis semblent être entrés dans une ère où la question n’est pas de subir les événements, mais de les influencer activement. Donald Trump a instauré un modèle de leadership qui pourrait avoir des répercussions durables, d’autant que JD Vance pourrait déjà être vu comme un successeur logique pour la prochaine échéance électorale présidentielle. Cette dynamique, observable au plan international, se conjugue également au niveau interne avec une volonté d’instaurer une économie plus attractive par des mesures fiscales incitatives, contrastant nettement avec l’UE, où la France et d’autres pays se distinguent par des impôts exorbitants et une administration lourde et inefficace.
4. Livres recommandés concernant les USA
Pour mieux comprendre les États-Unis, leur histoire et leur place dans le monde actuel, voici deux ouvrages incontournables :
• Nous étions seuls : Une histoire diplomatique de la France 1919-1939, de Gérard Araud. Cet ouvrage passionnant offre une relecture critique de la période de l’entre-deux-guerres, une époque où la France, bien que sortie victorieuse de la Première Guerre mondiale, se retrouvait diplomatiquement isolée et face à des alliés peu fiables. Gérard Araud, ancien ambassadeur de France, dresse un portrait lucide et percutant des relations internationales de l’époque, notamment avec les États-Unis qui ont refusé de ratifier le traité de Versailles, rendant la sécurité européenne précaire. Un livre essentiel pour comprendre les complexités des alliances internationales et des enjeux diplomatiques de l’époque. Acheter sur Amazon.
• L’Amérique empire, de Nikola Mirkovic. Dans cet ouvrage, Nikola Mirkovic explore l’ascension de l’Amérique en tant qu’empire, de ses débuts modestes à son statut de superpuissance mondiale. L’auteur analyse les raisons de cette domination, mais aussi les crises actuelles auxquelles les États-Unis font face, de la chute du dollar à la montée de la Chine et la résistance de la Russie. À travers une analyse géopolitique approfondie, ce livre nous plonge dans l’histoire des États-Unis, tout en mettant en lumière les défis majeurs auxquels l’empire américain est confronté aujourd’hui. Ce texte réactualisé fait écho aux récents événements, comme la guerre en Ukraine et les élections présidentielles américaines de 2024, offrant une perspective enrichissante sur le déclin potentiel de ce grand empire. Acheter sur Amazon.
5. Points à retenir
• Contraste entre l’engagement de Donald Trump à tenir ses promesses et la tendance des dirigeants européens à abandonner les leurs.
• Trump se distingue par son engagement à mettre fin au conflit en Ukraine et à négocier une paix rapide.
• L’Union européenne affiche une attitude belliciste, mais manque de moyens militaires pour soutenir ses discours.
• La défense des intérêts nationaux est une priorité pour Trump, qui adopte une approche unilatérale, contrairement aux dirigeants européens souvent centrés sur des intérêts supranationaux.
• L’Union européenne pourrait renforcer ses pouvoirs et avancer vers un fédéralisme non souhaité par le peuple.
• Les États-Unis, sous Trump, redéfinissent leurs alliances et cherchent à influencer les événements mondiaux, contrastant avec l’approche européenne.
• Le modèle économique américain, plus attractif, contraste avec l’approche européenne marquée par des impôts élevés et une administration inefficace.
6. Lien utile
• Sur le Wall Street Journal : Trump renverse l’ordre mondial que l’Amérique a construit.