Dans la série « j’ai lu un livre », je vous propose de découvrir l’ouvrage intitulé « État de siège », sous-titré « Trump seul contre tous », de l’auteur Michael Wolff.
Je ne connaissais ni l’existence de ce livre ni celle de son auteur jusqu’au jour où je les ai découverts au hasard de mes explorations dans les rayons d’une bibliothèque municipale. Ce livre s’ouvre sur la seconde année de la présidence de Donald Trump, succédant au livre « Le feu et la fureur » du même auteur, portant sur la première année de cette présidence.
J’avoue que je n’ai jamais lu un ouvrage avec une charge aussi violente et vulgaire contre une personne. Michael Wolff tient des propos vulgaires à l’encontre de Donald Trump et de son entourage, qui, pour résumer, seraient tous plus ou moins débiles. Heureusement que nous avons ce grand génie qu’est Michael Wolff pour nous sauver, vraiment nous n’attendions que lui.
Ce livre est tellement insipide que j’ai été amené à m’interroger davantage sur son auteur. J’ai alors adopté une attitude que vous avez sans doute aussi souvent, à savoir consulter Wikipedia. Pour vous présenter Michael Wolff, je vais donc me contenter de citer une partie de sa biographie consultable sur Wikipedia : « Il a publié (…) The Man Who Owns the News (2008), une biographie de Rupert Murdoch. Pour ce (…) livre, il réussit à initialement gagner la confiance du magnat de la presse en critiquant le travail de ses confrères journalistes à son égard et en prenant sa défense ; il réussit ainsi à obtenir des confidences faisant regretter par la suite à Rupert Murdoch d’avoir accepté de le rencontrer, l’ouvrage le présentant sous un jour négatif (…). En janvier 2018, après avoir réutilisé qu’avec Rupert Murdoch la même tactique pour approcher le président, il publie le livre Fire and Fury: Inside the Trump White House, consacré à la première année de présidence de Donald Trump ».
J’en conclus que Michael Wolff est une personne dont la démarche est foncièrement malhonnête puisqu’il trompe ses interlocuteurs. Il use des subterfuges pour les inciter à tenir des propos qu’ils n’auraient pas eus autrement et peut-être même auxquels ils n’auraient pas pensé. C’est un peu comme si un policier incitait une personne à commettre une infraction pour ensuite lui reprocher cet acte. Ce manque d’honnêteté intellectuelle ôte tout crédit aux propos de Michael Wolff, dont la plume semble plus trahir la haine viscérale qu’il éprouve à l’égard de Donald Trump qu’une approche objective. Il l’écrit lui-même d’une façon particulièrement claire à la dernière page du livre en ces termes lorsqu’il regrette que suite au dépôt du rapport de Robert Mueller le grand jury a renoncé à une mise en examen, renonciation suivie d’une confirmation par ce Procureur spécial indiquant que son enquête ne donnait par lieu à de nouvelles inculpations : « on vient d’assister à un des retournements de situation les plus spectaculaires de la vie politique américaine – et pourtant, pour Donald Trump, il n’y a là strictement rien qui sorte de l’ordinaire. Une fois de plus il a échappé à un coup potentiellement mortel. Cependant, sa « disculpation » ne change pas grand-chose, il reste coupable d’être Donald Trump ». Ces derniers mots sont terribles et le manque total d’objectivité de Michael Wolff est prouvée. Pour lui, Donald Trump est forcément coupable de tout et de tout simplement car il est Donald Trump.
La rage avec laquelle Michael Wolff gribouille des pages entières contre Donald Trump se retourne finalement contre lui. Car Michael Wolff rate son coup. Au lieu de faire haïr Donald Trump, il parvient à le faire apprécier. Au lieu de démonter les propos de Donald Trump, il ne fait que les renforcer.
Michael Wolff ne cesse de crier que la thèse de l’État profond développée par Donald Trump n’existe pas. Pourtant, Michael Wolff écrit sur des pages entières que Donald Trump est seul, que ses proches collaborateurs ne travaillent pas pour lui, que l’establishment est contre lui, que les divers services de la Maison-Blanche s’opposent à lui, que les médias sont contre lui. Michael Wolff n’est même pas capable de voir qu’ainsi il confirme superbement la réalité de l’État profond qui œuvre selon sa propre volonté et contre celle du président élu démocratiquement.
La multitude de coups que subit Donald Trump tout au long de ce livre, que ce soit par des collaborateurs, des personnalités politiques ou des médias, démontre un véritable harcèlement à son encontre. Seul contre tous, le sous-titre est finalement bien trouvé. Trump est seul contre une meute de hyènes assoiffées de sang. Sa résistance ne le rend que plus sympathique, à l’inverse de ses adversaires qui s’avèrent écœurants.
Bien que publié en 2019, ce livre trouve un écho dans l’actualité la plus récente, avec la course à l’investiture républicaine qui oppose actuellement Donald Trump à Nikki Haley. En effet, au fil des pages, on découvre qu’alors qu’elle était dans l’équipe de Donald Trump, elle avait déjà comme objectif, en toute duplicité, de devenir la première présidente des États-Unis d’Amérique.