La derniĂšre Ă©dition de l’Eurovision a donnĂ© un triste spectacle dĂ©cadent et dĂ©moniaque. Ce qui Ă©tait autrefois une cĂ©lĂ©bration de la musique et de la culture europĂ©enne s’est transformĂ© en une parade de vulgaritĂ© et de provocation. Malheureusement, le Festival de Cannes, qui se dĂ©roule actuellement, s’inscrit dans une veine similaire.
En parcourant les pages du site lefigaro.fr, j’ai cru tomber de ma chaise. Les descriptions des tenues et des comportements des cĂ©lĂ©britĂ©s prĂ©sentes au festival de cette annĂ©e Ă©taient choquantes. Les artistes viennent dans des tenues vulgaires, toute pudeur est absente de ce festival qui depuis plusieurs annĂ©es glissait nettement en ce sens. On a du mal Ă croire que cet Ă©vĂ©nement Ă©tait autrefois un bastion de l’Ă©lĂ©gance et du raffinement.
Avant dâembrayer plus spĂ©cifiquement sur le Festival de Cannes, je souhaite faire un rapide rappel sur lâEurovision. Ce spectacle qui constituait autrefois une cĂ©lĂ©bration joyeuse et innocente de la musique sâest transformĂ© progressivement pour devenir un carnaval de lâextrĂȘme. Cette annĂ©e, la scĂšne a Ă©tĂ© envahie par des performances outranciĂšres, des tenues provocatrices et des mises en scĂšne qui semblaient tout droit sorties d’un cauchemar. Les artistes rivalisaient de surenchĂšre dans la provocation, cherchant Ă attirer l’attention non par leur talent musical, mais par leur capacitĂ© Ă choquer.
Si des critiques de lâEurovision ont osĂ© dĂ©noncer ouvertement la dĂ©cadence manifeste du spectacle, d’autres propos sont carrĂ©ment lunaires. Ainsi, pour LibĂ©ration Champagne, le candidat finlandais a relevĂ© le dĂ©fi de la nuditĂ© sur scĂšne avec audace. Pour le Huffington Post, la victoire de Nemo est une avancĂ©e. Ajoutons pour couronner le tout la pitoyable controverse destinĂ©e Ă exclure Eden Golan, la candidate dâIsraĂ«l qui, malgrĂ© des manifestations et des huĂ©es, a finalement terminĂ© Ă la cinquiĂšme place.
Il est difficile de ne pas voir dans ce spectacle une dĂ©rive prĂ©occupante vers une vulgaritĂ© dĂ©libĂ©rĂ©e, destinĂ©e Ă faire parler Ă tout prix et Ă briser les sociĂ©tĂ©s actuelles sous le couvert dâarguments fallacieux portant sur la libertĂ© artistique et l’expression personnelle.
Le Festival de Cannes, qui se dĂ©roule actuellement, semble malheureusement suivre cette mĂȘme pente glissante. Ă la lecture du site lefigaro.fr, on ne peut quâĂȘtre consternĂ© par la tournure que prend cet Ă©vĂ©nement autrefois prestigieux qui sâest ouvert dans le prolongement des multiples dĂ©clarations de Judith GodrĂšche contre plusieurs hommes avec en toile de fond une Ă©pĂ©e de DamoclĂšs consistant en une prĂ©tendue liste dâhommes qui auraient eu des comportements anormaux dont les noms seraient rĂ©vĂ©lĂ©s pendant le festival.
Tout ceci pourrait appeler Ă une certaine retenue mais pas du tout. On est trĂšs loin dâune vague de puritanisme. Les artistes, et plus largement les people ainsi que des personnalitĂ©s politiques et des sportifs, viennent dans des tenues qui dĂ©fient toute notion de bon goĂ»t et de dĂ©cence. Les robes, souvent transparentes, laissent peu de place Ă l’imagination, et les tenues masculines ne sont pas en reste avec des choix vestimentaires tout aussi provocateurs.
Ce qui est encore plus choquant, câest que cette absence de pudeur est non seulement tolĂ©rĂ©e, mais souvent cĂ©lĂ©brĂ©e. Les mĂ©dias sâextasient devant ces tenues provocatrices, les qualifiant de « audacieuses » ou « avant-gardistes », alors quâelles ne sont que vulgaires. La ligne entre lâaudace et la dĂ©cadence est de plus en plus floue, et Cannes semble avoir franchi cette ligne depuis longtemps.
Câest ainsi que sont glorifiĂ©es la robe totalement transparente sans soutien-gorge de Bella Hadid, le dos nu de Rachida Dati, celui tout autant dĂ©shabillĂ© de Tess BarthĂ©lemy, inconnue qui sâavĂšre ĂȘtre la fille de Judith GodrĂšche qui crie au scandale car sa progĂ©niture aurait Ă©tĂ© victime de remarques sexistes, mais aussi la minirobe en dentelle transparente de Charlotte Gainsbourg, Carla Bruni qui dĂ©barque en femme fatale sur le tapis rouge, Virginie Efira qui arrive avec une robe fendue jusquâĂ la cuisse, Eva Longoria avec son dĂ©colletĂ© vertigineux et sa robe longue moulante, Demi Moore et ses cheveux jusquâaux fesses, sans oublier la robe fendue de Cate Blanchett aux couleurs du drapeau palestinien. Je mâarrĂȘte lĂ puisque la liste ne semble pas avoir de fin, lâensemble donnant un spectacle particuliĂšrement vulgaire et abject avec un Ă©talage grandiloquent de richesse et de luxure Ă lâheure oĂč notre pays sâeffondre complĂštement.
Les organisateurs de festivals comme Cannes doivent prendre des mesures pour rĂ©tablir un certain niveau de dĂ©cence et de respect. Cela pourrait inclure des codes vestimentaires plus stricts, mais surtout une sĂ©lection plus rigoureuse des Ćuvres et des artistes en fonction de leur mĂ©rite artistique plutĂŽt que de leur potentiel Ă faire le buzz.
Il est possible que certaines personnes qui dĂ©filent actuellement Ă Cannes dans une quasi-nuditĂ© crieront plus tard Ă #MeToo, surfant sur cette vague pour obtenir une nouvelle notoriĂ©tĂ© lorsque les feux de la rampe commenceront Ă baisser pour elles. Le mouvement #MeToo a permis de mettre en lumiĂšre de vĂ©ritables problĂšmes dâabus et de harcĂšlement dans lâindustrie du divertissement. Pourtant, l’attitude de certaines cĂ©lĂ©britĂ©s, qui jouent de leur image provocatrice pour ensuite se poser en victimes, jette un discrĂ©dit sur les vĂ©ritables victimes du systĂšme.
Par leur comportement, les stars ou prĂ©tendues stars actuelles nuisent Ă©galement Ă la crĂ©dibilitĂ© de leurs performances artistiques. Elles ne sont plus perçues comme des artistes de qualitĂ© mais comme des personnes Ă la recherche permanente dâun buzz mĂ©diatique par des dĂ©clarations tonitruantes ou en exhibant des parties de leur anatomie. Cette quĂȘte constante de la visibilitĂ© Ă tout prix nuit Ă lâintĂ©gritĂ© de leur art et Ă leur rĂ©putation professionnelle. Lorsqu’une cĂ©lĂ©britĂ© est plus connue pour ses tenues scandaleuses ou ses propos que pour son talent, il est lĂ©gitime de se poser des questions sur ses prioritĂ©s et sa vĂ©ritable contribution artistique.
L’obsession de la provocation et de la visibilitĂ© Ă tout prix reflĂšte un problĂšme plus profond dans l’industrie du divertissement. Les festivals comme Cannes et les Ă©vĂ©nements comme l’Eurovision devraient ĂȘtre des cĂ©lĂ©brations du talent et de la crĂ©ativitĂ©. Cependant, ils semblent de plus en plus servir de plateformes pour des comportements provocateurs et des dĂ©clarations choquantes.
La quĂȘte du sensationnalisme a pris le pas sur la vĂ©ritable apprĂ©ciation de l’art. Les talents Ă©mergents, qui devraient ĂȘtre mis en avant pour leurs compĂ©tences et leur originalitĂ©, sont souvent Ă©clipsĂ©s par des cĂ©lĂ©britĂ©s plus intĂ©ressĂ©es par les controverses et lâapparence que par la crĂ©ation. Cette culture de la cĂ©lĂ©britĂ© instantanĂ©e et de la provocation facile est non seulement dĂ©solante, mais elle est aussi dangereuse pour l’avenir de l’industrie artistique.
Les mĂ©dias ont une part de responsabilitĂ© dans cette dĂ©rive. En mettant l’accent sur les tenues scandaleuses et les comportements choquants, ils encouragent implicitement ces excĂšs. Les articles et les reportages qui glorifient la vulgaritĂ© et la provocation envoient un message pernicieux : pour ĂȘtre vu et entendu, il faut choquer et repousser les limites de la dĂ©cence.
Le public, de son cĂŽtĂ©, joue Ă©galement un rĂŽle. En consommant avidement ce type de contenu, en suivant et en commentant les comportements des cĂ©lĂ©britĂ©s les plus provocantes, il alimente cette machine Ă scandales. Il est crucial de se rappeler que nous avons le pouvoir de changer cette dynamique. En exigeant plus de substance et de qualitĂ© dans les crĂ©ations cinĂ©matographiques, il est possible dâencourager une industrie plus respectueuse et valorisante du vĂ©ritable talent. Câest pour cela que je pense nĂ©cessaire de procĂ©der Ă un vĂ©ritable boycott de la plupart des artistes et des crĂ©ations actuelles, mĂȘme si pour la France lâeffet dans lâimmĂ©diat pourrait ĂȘtre minimisĂ© par les multiples subventions que perçoit ce secteur dâactivitĂ©. Les stars françaises du monde du cinĂ©ma qui nous regardent de haut et qui ne cessent de nous donner des leçons sont les vĂ©ritables assistĂ©s sociaux et mĂȘme, pour une partie dâentre eux, vu leur comportement, des cas sociaux.
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