La France refuse de payer des centaines de millions d’euros d’amende à l’UE pour n’avoir pas atteint son objectif ambitieux de 23 % d’énergies renouvelables dans sa consommation finale brute énergétique en 2020, tel que promis en 2009.
La ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, a communiqué cette décision à la commissaire européenne à l’Énergie, Kadri Simson. Initialement, la France s’attendait à une amende d’environ 500 millions d’euros pour ce retard, mais le gouvernement a revu sa stratégie, affirmant avoir pris sa part dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Le pays justifie son refus en mettant en avant ses progrès significatifs dans le secteur des énergies renouvelables, avec une augmentation de 46,1 % de la part des renouvelables dans son mix énergétique entre 2012 et 2022, dépassant la moyenne européenne de dix points. La France souhaite équilibrer la balance en contribuant à des projets de développement d’énergies renouvelables et en réduisant la consommation des énergies fossiles plutôt que de payer rétroactivement des volumes statistiques.
Malgré le non-respect de l’objectif en 2022 (20,7 % au lieu de 23 %), le gouvernement français prévoit un « plan d’action » pour atteindre ses engagements futurs. Ce plan sera dévoilé dans les grandes orientations de la nouvelle stratégie énergie-climat du gouvernement, qui sera publiée le 22 novembre. La France insiste sur sa volonté de ne pas être pénalisée pour des raisons juridiques et se dit prête à un compromis financier.
L’Union européenne n’a pas encore répondu à la lettre de la France. Les autorités françaises soulignent leur engagement parmi les pays les plus actifs dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre et considèrent que la situation actuelle est paradoxale, la France étant pointée du doigt injustement. La nouvelle stratégie énergie-climat devrait définir les actions futures du pays pour promouvoir les énergies renouvelables et réduire les émissions, tout en traitant les questions juridiques liées à cette décision. Nous n’avons aucun doute que des nouvelles contraintes irréalistes seront imposées aux français.
Source : LeMonde.