La sitcom française « Les filles dâĂ cĂŽtĂ© », diffusĂ©e pour la premiĂšre fois dans les annĂ©es 90, est actuellement rediffusĂ©e sur RTL 9. Elle est Ă©galement disponible en intĂ©gralitĂ© sur la chaĂźne YouTube GĂ©nĂ©ration Sitcoms. Cette sĂ©rie, qui a marquĂ© toute une gĂ©nĂ©ration, semble aujourdâhui ĂȘtre en dĂ©calage avec les normes sociales contemporaines. En effet, elle est susceptible d’ĂȘtre l’objet de dĂ©bats sur la maniĂšre dont certains sujets sont traitĂ©s, sur la censure de groupes de pression et sur l’auto censure. Alors que les temps ont changĂ©, et que notre perception des mĂ©dias a Ă©voluĂ©, quâen est-il des sĂ©ries dâantan ? Peut-on toujours les apprĂ©cier Ă lâaune des standards actuels ?
Table des matiĂšres
Une sitcom des annĂ©es 90 : contexte et personnages đ
« Les filles dâĂ cĂŽtĂ© » raconte les aventures de trentenaires vivant en colocation. D’un cĂŽtĂ©, Marc et Daniel, deux hommes cherchant Ă sĂ©duire leurs voisines, Magali, Fanny et Claire, de l’autre. Leurs interactions sont souvent ponctuĂ©es de quiproquos et de situations comiques.
âą Marc et Daniel : les colocs masculins, dont Marc cherche Ă sĂ©duire les trois femmes, tandis que Daniel est l’objet de leur affection.
⹠Magali, Fanny et Claire : les colocataires féminines, qui, malgré leurs personnalités diverses, partagent une admiration commune pour Daniel.
âą GĂ©rard : un personnage secondaire, dont le penchant pour les personnes de mĂȘme sexe est traitĂ© dâune maniĂšre stĂ©rĂ©otypĂ©e.
âą Madame Bellefeuille : un autre personnage secondaire, dont le surpoids est un sujet constant de moqueries.
Une sĂ©rie de son temps : qu’est-ce qui a changĂ© ? âł
La sĂ©rie, bien que populaire Ă lâĂ©poque, serait probablement accusĂ©e de plusieurs formes de discrimination aujourdâhui :
âą Homophobie : GĂ©rard, le personnage dont les prĂ©fĂ©rences sexuelles sont caricaturĂ©es, pourrait ĂȘtre vu comme un exemple de stĂ©rĂ©otype.
âą Grossophobie : Madame Bellefeuille est reprĂ©sentĂ©e de maniĂšre stigmatisante, ce qui pourrait ĂȘtre jugĂ© comme une forme de grossophobie.
âą Misogynie et misandrie : les personnages fĂ©minins et masculins sont caricaturaux, ce qui pourrait ĂȘtre interprĂ©tĂ© comme une critique ou une dĂ©valorisation des deux sexes.
La sensibilitĂ© actuelle face aux mĂ©dias đș
Notre perception des mĂ©dias a considĂ©rablement Ă©voluĂ©. Les sĂ©ries des annĂ©es 90, qui Ă©taient autrefois acceptĂ©es comme de simples divertissements, sont maintenant examinĂ©es sous un nouveau prisme. La sociĂ©tĂ© moderne semble plus attentive aux questions de diversitĂ©, de reprĂ©sentation et de respect des diffĂ©rentes identitĂ©s, au point d’en ĂȘtre hystĂ©rique. Ce changement dans la sensibilitĂ© culturelle a Ă©galement mis en lumiĂšre des situations aujourd’hui considĂ©rĂ©es comme Ă©tant des discrimination, notion qui au fil du temps semble extensible Ă l’infini. Il serait aujourd’hui impossible de tourner une sĂ©rie avec un contenu similaire. Des groupes de pression s’organiseraient rapidement pour exiger son arrĂȘt, ou, de façon anticipĂ©, une auto censure s’appliquerait.
Paradoxe des mĂ©dias contemporains : tĂ©lĂ©rĂ©alitĂ© et influenceurs đ±
En contraste avec la remise en question des sĂ©ries anciennes, les tĂ©lĂ©rĂ©alitĂ©s et les influenceurs, souvent critiquĂ©s pour leurs contenus parfois superficiels ou problĂ©matiques, continuent de captiver un large public. Ces programmes, qui peuvent parfois promouvoir des comportements nuisibles ou des stĂ©rĂ©otypes, semblent paradoxalement ĂȘtre acceptĂ©s, voire cĂ©lĂ©brĂ©s. Ce phĂ©nomĂšne soulĂšve des questions sur ce que nous choisissons de valoriser dans notre culture mĂ©diatique.
Un regard critique sur les mĂ©dias dâhier et dâaujourdâhui đ€
En rĂ©trospective, la sĂ©rie « Les filles dâĂ cĂŽtĂ© » nous rappelle combien les normes sociales Ă©voluent avec le temps. Ce qui Ă©tait autrefois considĂ©rĂ© comme de l’humour inoffensif peut aujourd’hui ĂȘtre perçu comme offensant. En mĂȘme temps, notre sociĂ©tĂ© actuelle offre des larges audiences Ă des contenus problĂ©matiques. LâĂ©volution de notre sociĂ©tĂ© semble sâĂȘtre effectuĂ©e d’une façon pour le moins Ă©trange, creusant de plus en plus un gouffre sans fin.