💥 LGBT et Musulmans : ça tourne mal à Hamtramck ⚠️

« C’est écrit » est une chanson de Francis Cabrel, figurant dans son album studio intitulé « Samedi soir sur la Terre », sorti en 1994. Cette chanson illustre l’idée que certaines choses dans la vie semblent être inévitables ou prédestinées, comme si elles étaient écrites à l’avance dans le destin. Cette chanson se focalise sur les relations amoureuses. On peut considérer qu’elle ne constitue qu’une application dans ce domaine particulier d’un phénomène plus vaste pouvant s’appliquer à d’autres circonstances et que l’on exprime généralement par les termes « c’était écrit ». Cette expression bien connue est utilisée le plus souvent rétroactivement pour exprimer la conviction que quelque chose était destiné à se produire ou était inévitable.

En apprenant la situation à laquelle est confrontée actuellement la ville d’Hamtramck, on ne peut s’empêcher de se dire « c’était écrit ». En effet, cette petite ville de moins de 30 000 habitants située dans le Michigan aux États-Unis est devenue un véritable laboratoire du vivre-ensemble, où une communauté musulmane côtoie une autre communauté principalement constituée, elle, d’Américains d’origine polonaise.

Cependant, si depuis des années les tenants du wokisme et plus largement les gauchistes de toutes sortes affirment, avec leur nominalisme habituel, que dans ces circonstances tout va bien se passer, les personnes plus réalistes ne cessent de tirer la sonnette d’alarme, en se fondant sur des données historiques et culturelles, pour prévenir qu’une telle situation n’est pas viable.

Hamtramck nous démontre que la réalité l’emporte sur les rêves idéalistes.

Hamtramck avait une population constituée jusqu’à 90 % de Polonais en 1970. Il s’agissait pour l’essentiel d’ouvriers catholiques, et de leur famille, qui travaillaient dans les usines automobiles. Ils se rendaient à l’église Saint Florian, qui semble superbe. Le mardi gras polonais était célébré, au cours duquel un beignet traditionnel à la crème était mangé par les participants. Hamtramck était surnommée « La Petite Varsovie » du Michigan.

La vie dans la cité a profondément changé suite à l’arrivée massive d’immigrés d’origines yéménite, bangladaise, pakistanaise et bosniaque, s’accompagnant du départ de nombreux résidents polono-américains, ces derniers étant moins de 12 % en 2016 selon l’historien Thaddeus Radzilowski, comme nous l’indique L’Express. En 2013, Hamtramck est devenue la première commune à majorité musulmane des États-Unis. Le port du hijab et du niqab sont depuis choses communes. En 2016, le territoire de la ville, d’une superficie de moins de 6 kilomètres carrés, comportait pas moins de 12 mosquées. Dès 2004, la municipalité a permis l’appel à la prière depuis les mosquées de la ville par haut-parleur cinq fois par jour. En 2015, les élections ont porté à la direction de la ville un conseil municipal à majorité musulmane. En novembre 2021, Amer Ghalib est élu maire, devenant ainsi le premier maire musulman des États-Unis. Depuis le 2 janvier 2022, le conseil municipal est composé uniquement d’élus musulmans.

Ces modifications ont ravi les progressistes et les membres de la communauté LGBT, qui ont considéré être en présence d’une grande victoire de l’inclusion d’une minorité, laquelle était en réalité devenue une majorité.

Ils allaient rapidement changer d’opinion en se heurtant au mur de la réalité.
La période post-électorale annonçait dès le début la couleur, puisque la victoire électorale a donné lieu à une fête réservée aux hommes. Les six femmes qui, au soir de l’élection, étaient membres du conseil municipal, ne le sont plus. À ce jour, celui-ci est composé uniquement d’hommes.

Ce n’était effectivement que le début, puisque le 13 juin 2022, le conseil municipal votait l’interdiction du déploiement sur les bâtiments publics de « drapeaux de groupes religieux, ethniques, raciaux, politiques ou relatifs à l’orientation sexuelle », interdiction qui concrètement visait le drapeau LGBT.

La même année, le même conseil municipal autorisait le sacrifice d’animaux dans les arrière-cours.

Les élus municipaux ont également refusé de défiler aux côtés de l’« Hamtramck Queer Alliance », lors de la parade annuelle.

Suite à ces évolutions, l’ancienne maire Karen Majewski mentionne : « Tant de choses se sont effondrées en si peu de temps. On a soutenu les immigrés pour l’appel à la prière et maintenant ils menacent nos droits », ou encore : « Il y a un sentiment de trahison. Nous vous avons soutenus lorsque vous avez été menacés, et maintenant nos droits sont menacés, et c’est vous qui menacez ».

L’issue était pourtant prévisible, puisque la convergence des luttes repose sur une illusion. La volonté d’agréger des minorités différentes qui n’ont pas de réels points communs, à l’exclusion de la désignation de ceux qu’ils considèrent comme des ennemis, et dont les points divergeant portent sur des domaines essentiels, n’est pas viable. Seule la critique les unit, mais chacun dispose de son propre calendrier pour faire avancer ses idées particulières, lesquelles ne sont pas celles des autres minorités et sont même contraires aux propres intérêts de celles-ci.

Le devenir du laboratoire Hamtramck était donc écrit. Il reste à voir s’il va servir de leçon. Vu le nominalisme dans lequel baignent les progressistes, il est à craindre que la réponse soit négative, ce qui leur réserverait un avenir bien sombre.