La livraison du T4 2023 du trimestriel La Furia contenait un article dont le titre a immédiatement retenu mon attention : « Mon copain de gauche », écrit par Marsault. Celui-ci est plus connu pour ses talents de dessinateur, et je vais sans doute relire mes anciens numéros de La Furia pour vérifier s’il a écrit des articles antérieurement dans cette revue.
Considéré comme le « Hara Kiri » de la droite radicale, ou comme le Charlie Hebdo de la même tendance, La Furia est bien plus que cela et ne peut en réalité être comparé à ces publications de bas étage. Hara Kiri, puis son successeur Charlie Hebdo, sont d’une grande vulgarité et d’une impressionnante vacuité d’esprit. Comme de nombreuses personnes de ma génération, j’ai pris connaissance de certains numéros d’Hara Kiri que des amis avaient eu la mauvaise inspiration d’acquérir, et je crois que je n’ai jamais rien vu d’aussi pitoyable dans la presse écrite. Pourtant, la compétition est rude à ce niveau chez les gauchistes, c’est même, semble-t-il, une véritable marque de fabrique, comme s’ils avaient tous été marqués du même sceau, le sceau de l’enfer. J’avoue ne pas avoir lu le moindre Charlie Hebdo, je prends en effet soin de ma santé mentale. J’ai feuilleté un numéro en librairie pour le reposer aussitôt, ayant été pris d’une grande envie de vomir. En écrivant le présent texte, je viens par curiosité de me rendre sur le site de Charlie Hebdo. Au milieu de dessins d’une vulgarité sans nom, le site de Charlie Hebdo propose de lire le numéro 1644 du 24 janvier 2024 qui comporte en haut de page le titre « Retour de manif tragique ». Décidément, chez Charlie Hebdo, successeur d’Hara Kiri, on ne se soigne pas et on reste dans les mêmes travers, comme une dégénérescence familiale qui se transmet de génération en génération à force de croisements inappropriés. Rappelons qu’Hara Kiri, dans son numéro 97 daté du 16 novembre 1970 publié après le décès du Général de Gaulle, portait l’immonde titre « Bal tragique à Colombey – 1 mort ». Chez Hara Kiri puis Charlie Hebdo, on semble effectivement aimer le tragique. C’est vrai qu’un tel niveau, c’est tragique. J’aurais la mentalité de Charlie Hebdo, je leur balancerais bien une jolie phrase là avec le terme tragique, mais étant bien au-dessus d’eux, je garderais cette expression pour moi.
J’ai toujours été gêné par la comparaison entre La Furia et Charlie Hebdo, celle avec Hara Kiri étant plus rare en raison de la disparition ancienne de cette dernière publication. Car La Furia est d’un tout autre niveau. C’est un peu comme si on voulait comparer des aigles et des rats. Je procéderai ultérieurement à une analyse plus détaillée de La Furia, mais avec cette publication, pour paraphraser Julien Rochedy dans l’article qu’il avait écrit pour le premier numéro de cette revue, « le défi est immense, mais il est magnifique » et il est largement gagné.
Revenons au texte « Mon copain de gauche », dont l’auteur est Marsault. Le titre de cet article ne pouvait que m’attirer car moi aussi, j’ai des copains de gauche. Je suis même l’intrus dans ma bande d’amis d’enfance. Et cela ne doit pas surprendre. Car bien souvent, les amis d’enfance proviennent d’une période où la conscience politique n’est pas encore formée. Il peut même s’agir de la toute petite enfance, celle où l’on apprend à lire, où l’on apprend à écrire, voire à marcher et à parler. Car pour certains, les amis d’enfance ont toujours été là, ils sont de toutes les aventures, de tous les souvenirs, de toutes les joies, de toutes les espérances, de toutes les souffrances, et même de toutes les morts pour ceux qui ont disparu trop tôt. Ils ont toujours été là et ils seront toujours là, jusqu’à la fin ultime, jusqu’à la mort.
Alors puisque nous savons que nous n’avons pas la même orientation politique, le mieux est bien souvent d’éviter les discussions. Lorsqu’un sujet est abordé, il est possible de le traiter avec délicatesse et discernement. Les propos et la tonalité seraient différents avec d’autres personnes, probablement plus tranchants voire plus agressifs.
Une telle approche où chacun arrondit les angles est possible avec les personnes qui ne sont pas trop atteintes par le gauchisme. Car comme l’a brillamment démontré Adrien Abauzit dans son livre « La gauche est une maladie mentale », la gauche est bel et bien une maladie mentale et il existe divers degrés de gravité dans celle-ci, certains malades étant plus atteints que d’autres.
Je ne sais pas si cette approche aurait été possible si j’avais été d’une génération plus jeune. Les générations plus récentes semblent avoir perdu toute boussole morale, même s’il existe bien sûr des exceptions. Les gens de gauche « plus jeunes » semblent, en moyenne, plus atteints que ceux des anciennes générations. Ils adoptent des comportements et des propos extrêmes que l’on voyait plus rarement auparavant. On pourrait faire la même comparaison d’ailleurs avec des populations d’origine étrangère. Là aussi, je constate que des comportements extrêmes fréquemment observables de nos jours étaient très rares auparavant, où une certaine harmonie pouvait exister. Il semble y avoir au fil du temps une dégénérescence, une multiplication de faillites comportementales individuelles qui nous entraîne vers une faillite générale.