À l’approche des fêtes de fin d’année, certaines entreprises se complaisent à instaurer une journée dédiée au port d’un pull moche de Noël. Présentée comme une mesure festive permettant une plus grande cohésion des équipes, cette technique peut s’avérer être une véritable mesure visant à soumettre les salariés à l’autorité de l’employeur et à nuire aux salariés récalcitrants.
1) L’apparence d’une mesure festive
Lorsqu’une entreprise instaure une journée relative au port d’un pull moche de Noël, elle prend soin de présenter ceci comme étant une simple faculté. Elle indique également que cette mesure est une opportunité pour renforcer la cohésion des équipes et pour consolider les liens sociaux de son personnel.
Ainsi, cette mesure festive serait une bonne chose pour l’ensemble du personnel. C’est là oublier que l’entreprise n’est pas une famille, ce n’est pas un lieu pour développer des liens d’amitié, à fortiori avec l’employeur qui tient son pouvoir d’un lien de subordination et qui doit donc prendre soin de soumettre ses salariés à ses moindres desiderata.
2) La soumission ou l’exclusion
Face à l’instauration de cette « mesure festive » par l’employeur, trois types de comportements peuvent être observés en fonction des salariés :
– les salariés soumis de nature : ceux-ci ne se poseront aucune question. Ils se soumettront avec joie et empressement à la mesure instaurée par l’employeur. Ils se soumettront d’ailleurs à toutes les décisions de leur employeur car telle est leur nature la plus profonde. Ne jamais refuser, ne jamais renâcler, toujours se soumettre, ils sont ainsi.
– les salariés qui se soumettront par crainte : ceux-ci n’éprouvent aucune joie à porter des pulls qu’ils n’oseraient même pas mettre pour descendre les poubelles, pour reprendre l’expression bien connue contenue dans le film « Le père Noël est une ordure ». Mais ils auront peur d’être mal vus, ils craindront de s’exposer à des freins dans le développement de leur carrière, voire de perdre leur emploi. Alors ils se soumettront, et cela peut jouer sur leur estime de soi et sur l’état de leur mental.
– les salariés qui ne se soumettront pas : un nombre très réduit de personnes va résister. Ceux-ci sont effectivement des résistants. Ils ne veulent pas être des moutons au sein de l’entreprise. Ils ne veulent pas être marqués comme du bétail en portant un signe distinctif déshonorant imposé par l’employeur. Et comme l’entreprise est une tyrannie, ils s’exposeront à des sanctions cachées, à des coups bas, ils mettront leur carrière en péril.
3) Affirmer son identité au-delà des pulls moches de Noël
En somme, derrière la façade festive des pulls moches de Noël en entreprise se dessine un enjeu plus profond : celui de l’autonomie individuelle au sein du monde professionnel. Alors que certains salariés se soumettent volontiers et d’autres cèdent sous la pression, il reste un groupe courageux qui refuse de porter un symbole imposé par l’employeur.
Ces individus, loin d’être des résistants anonymes, incarnent la résilience et l’affirmation de soi au sein d’un environnement parfois trop enclin à dicter les normes. Porter ou ne pas porter le pull moche de Noël devrait être un choix personnel, reflétant notre droit fondamental à exprimer notre identité sans crainte de représailles.
Dans un monde professionnel en constante évolution, où la diversité et l’inclusion sont des valeurs cruciales, la véritable célébration des fêtes pourrait être celle qui respecte la dignité et l’autonomie de chaque individu. Alors, au lieu de simplement s’habiller de manière excentrique, pourquoi ne pas encourager des initiatives qui renforcent réellement la cohésion d’équipe, en respectant la liberté individuelle de chacun ? Car au-delà des pulls moches de Noël, c’est l’intégrité et le respect mutuel qui forgent des relations professionnelles durables.